Science et technologie Tipu Sultân (m. 1799) n'était pas seulement le souverain de l'Etat de Mysore et un dirigeant patriote contre l'expansion anglaise en Inde, mais également un écrivain réputé en langues persane, arabe et urdue. Son œuvre la plus connue est Fatah al-Mujâhidîn. Rmarquons que Tipu Sultân et son père Haydar Alî (m. 1782) ont été pionniers dans l'utilisation de fusées à des fins militaire. Le médecin et mécène Hakim Muhammad Sharif Khan (m. 1807). Son œuvre Ilâj al-Amrâd (Remèdes aux maladies) est considérée comme le Materia Medica de Tibb (Médecine orientale). La fameuse Khandané pakistanais lui doit son nom. Cette famille noble est venue en Inde de Samarkand avec Babar, le premier empereur moghol. Famille de soufis, d'érudits et de philanthropes, elle est surtout connue pour avoir donner à l'Inde et au Pakistan, plusieurs générations de hakîm (médecin oriental utilisant des plantes pour la thérapie) de grande renommée. Vers 1789, soit soixante ans après l'importante traduction persane du Coran par Shâh Walîyullâh Ahmad Dehlevi, Sharif Khan entreprend la première traduction présumée du Coran en urdu. Ibrahim Mutfarriqa qui a dirigé la première imprimerie en langue turque. Lettre et culture L'historien turc Mustafa Naima Efendi (m. 1715). Les poètes turcs Nedim (m. 1730), Izzet Molla (m. 1800), Sabit (m. 1713), et Shaykh Ghalib Dede (m. 1799). Les poètes de langue urdue de l'ère du Deccan, Wali Deccani (m. 1707), et Sirâjuddîn (m. 1764). Wali a profondément influencé les poètes urdu du nord de l'Inde ; il est connu comme étant le père du Rekhta, le langage précurseur de l'urdu. Mirza Beydil (m. 1721), le dernier grand poète indien qui écrivait en langue perse. Les poètes de langue urdue : Khané Arzu (m. 1756), Zahûruddîn Hâtim (m. 1781), le mystique Mazhar (m. 1781), Mirza Sawda (m. 1780), Mîr Taqi Mîr (m. 1810), tous de Delhi et Mîr Hasan de Lucknow (m. 1786). Afzal Khân (m. 1770), petits-fils de Khushal Khân Khattak. Il est auteur de l'Histoire des Pachtounes. XIXe siècle 1803. Shehu (Shaykh) Uthmân Dan Muhammad Fodio (m. 1817) pose les fondations de l'empire Sokoto, dans une région entre le Tchad et le Niger ; cet empire durera jusqu'à l'entrée des troupes britanniques dans Sokoto en 1904). 1805. Les Wahhabites prennent possession de Médine puis de La Mecque en 1806. C'est l'apogée du premier empire wahhabite sous le règne de Saoud Ibn Abd Al-Aziz (m. 1814). 1805-1849. En Egypte, règne du vice-roi Muhammad Ali Pasha (m. 1849), fondateur de l'Egypte moderne. 1818. Dans la province chinoise de Yunnan, les musulmans se rebellent contre les excès des fonctionnaires gouvernementaux chinois. Des révoltes répétées, notamment en 1826 et en 1840, ont toutes été sévèrement réprimées. 1820-1823. L'Egypte conquiert le Soudan. 1827. Victoire d'une alliance entre Anglais, Français et Russes sur les flottes turques et égyptiennes près du port grec de Navarin. 1829.Traité d'Andrinople grâce auquel la Modavie, la Valachie (aujourd'hui partie de la Roumanie) et la Grèce obtiennent l'indépendance des Ottomans. 1830. La France envahit l'Algérie. 1832. L'armée turque est battue par le sultân Ibrâhîm au Zanzibar. 1847. L'armée française triomphe de l'Emir Abd Al-Qâdi (Abd El Kader) (m. 1883) et conquiert l'Algérie. 1849. En Inde, l'armée britannique s'empare du Punjab (Pendjab). 1857. La dernière lutte armée pour l'indépendance de l'Inde, la Révolte des Cipayes, voit la victoire des Britanniques qui déposent et déportent le dernier empereur Moghol Bahadur Shah Zafar II (m. 1862). Par la suite, fin de la Compagnie orientale des Indes (East India Company) : l'Inde devient partie intégrante de l'Empire britannique. 1862. Révolte de la population musulmane contre la domination chinoise dans les provinces nord-ouest de la Chine : Kansu, Shensi et Sin-Kiang. Lorsque les Chinois ordonnèrent un massacre général des musulmans de Kansu et de Shensi, la révolte s'étendit et les forces musulmanes dirigées par Yaqûb Byg prirent aux Chinois – ces derniers étant aidés par les Russes – les villes de Yarkand, de Kachgar et les régions de Kucha, d'Aqsu et de Turfan. Le mouvement fut stoppé par la mort de Yaqûb Beyg en 1877. 1866. La Russie s'empare de Tachkent, la capitale d'Ouzbékistan et la plus grande ville d'Asie centrale. 1868. Prise de Boukhara en Ouzbékistan par les Russes. 1870. Samory Touré (m. 1900) établit son royaume au Mali. 1873. La Russie prend Khiva en Ouzbékistan. 1877. Guerre entre la Turquie et la Russie. 1878. Guerre anglo-afghane. 1879. Le Tchad est conquis par le Shaykh Rabah (m. 1900). 1881. Tunis devient un protectorat français. 1884. La Russie annexe le Merv (actuelle ville de Mary) au Turkménistan. 1886. Les Français prennent l'archipel des Comores. 1888. Expansion de l'empire du Mali sous Samory Touré. 1890. Le Pamir, région montagneuse d'Asie centrale, est conquis par les Russes. 1893. La France prend Tombouctou. 1898. Victoire française sur Samory Touré. Les acteurs Théologie et jurisprudence Les grandes confréries mystiques en Afrique : la Sanusiya, fondée par Sidi Muhammad As-Sanusi (m. 1859) ; et la Mahdiya, fondée par Muhammad Ahmad Ibn Abd Allâh (m. 1885). Le théologien Siddiq Hasan Khan (m. 1890), fondateur du mouvement Ahl al-Hadîth (Gens de la tradition) dans le sous-continent indien. Sa doctrine, inspirée de l'Imâm Ibn Hanbal et de l'imâm Ibn Taymiya, n'accepte l'accord de fait des musulmans, que dans la mesure où cet accord repose sur un texte explicite du Coran et du Hadîth. Le mouvement Salafiya dont les premiers protagonistes sont Jamâluddîn Afghânî (m. 1879) et Muhammad Abduh (m. 1905). Ce mouvement préconise le retour aux anciennes valeurs – celles des pieux ancêtres – comme remède aux maux dont souffrent les musulmans. Lettres et culture Les réformateurs notables : Jamâluddîn Afghânî (m. 1897) – le théoricien par excellence du panislamisme ; Shaykh Muhammad Abduh (m ; 1905) en Egypte – le théologien et éditeur du fameux journal Al-Manâr (Le Phare) ; Sir Syed Ahmad Khan Dehlevi (m. 1898), en Inde ; et Muhammad Bey (m. 1922) en Tunisie. Les poètes et écrivain turcs, Akif Pasha (m. 1847), Chinasi (m. 1871), Namik Kemal (m. 1888), Ziya Pasha, (m. 1879/80), Ahmed Wafiq Pasha (m. 1891), Ahmed Mithat Efendi (m. 1912) et Tevfik Fikret (m. 1915). Chinasi, Namik et Ziya ont fondé un journal pour l'intelligentsia, Tasvir-e-Ifkar (Image des idées). L'écrivain et poète Fath Ali Akhundzada (m. 1878 ) qui a écrit en azéri, langue turque d'Azerbaïdjan. Ses comédies, célèbres dans le monde musulman, ont été traduites en plusieurs langues européennes. Les poètes de langue urdue : Mirza Asadullah Khan Ghalib (m. 1869), Momin Khan Momin (m. 1852), Shaykh Ibrahim Zawq (m. 1854), Nawab Mustafa Khan Shefta (m. 1869), et Mirza Dagh (m. 1905), tous de Delhi ; ainsi que Mîr Anîs (m. 1874) et Mirza Dabir (m. 1876), tous deux de Lucknow. Ghalib est considéré comme le Prince de la poésie urdue ; son recueil de poèmes Diwané Ghalib est si populaire que ses vers sont passés dans le langage courant. Les écrivains de prose en langue urdue : Mîr Amman Dehlevi (m. 1802), auteur du fameux Bagh-o-Bahar (Le jardin et le printemps) ; Sher Ali Afsos (m. 1809) dont le travail le plus connu est Araishé Mehfil (L'Ornement de l'assemblée) ; Sir Syed Ahmad Khan Dehlevi (m. 1898) dont le Asbâb Baghawat Hind (Les Cause de la révolte indienne) est renommé ; et Muhammad Husayn Azad (m. 1910), l'auteur de Aab-é-Hayat (L'Eau de la vie), qui est une histoire de la poésie urdue. Les poètes mystique kurdes Mewlewi, (m. 1882), Naqshbendi Mehwi (m. 1904), et Mollah Heriq (m. 1907). L'illustre famille albanaise des frères Frasheri : Abdullah Husni (m. 1892), homme politique ; Sami Bey, (m. 1904), dramaturge, lexicographe et fondateur du journal Sabah à Istanbul, et Naïm (m. 1900), poète écrivant en albanais et en turc, considéré comme le poète de la renaissance albanaise. Les trois frères ont composé une grammaire et une histoire albanaise. (A suivre)