L'IATA anticipe, désormais, un bénéfice annuel cumulé de 8,9 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) pour l'ensemble du secteur, une prévision plus de trois fois supérieure à la précédente, qui le donnait à 2,5 milliards. L'an dernier, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. «Il s'agit d'une amélioration marquée, bien plus forte que prévu», a déclaré le directeur général de l'IATA, Giovanni Bisignani, à des journalistes à Singapour. «Mais je ne dirais pas que le moment des grandes réjouissances est venu. Contentons-nous d'une jolie fête.» L'IATA souligne, en effet, que l'augmentation des capacités liée aux nombreuses livraisons d'avions attendues l'an prochain devrait se traduire par un ralentissement de la croissance du secteur et par une pression accrue sur les rendements et les coefficients d'occupation des compagnies. Les bénéfices cumulés devraient ainsi refluer en 2011, à 5,3 milliards de dollars. «La reprise cyclique du trafic et des rendements a été plus rapide qu'attendu, reflétant un rebond après la récession et des capacités sous tension. Cependant, la pérennité de cette reprise est soumise à des doutes croissants en Amérique du Nord et en Europe», explique l'IATA dans un communiqué. L'organisation ajoute que les compagnies de la région Asie-Pacifique sont les principales bénéficiaires de la reprise de l'activité de transport de fret. Elle a, ainsi, revu sa prévision de bénéfices pour la région à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. A l'opposé, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si l'IATA a réduit sa prévision de pertes pour 2010, à 1,3 milliard de dollars contre 2,8 milliards précédemment estimés.