, «Les Algériens ne font pas don de leurs organes. Depuis sept ans seulement deux greffes rénales ont été faites à partir d'un donneur en mort encéphalique (cérébrale).» Tel est le constat fait hier, au forum d'El Moudjahid, par le professeur Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation.(SANDT). Cette association qui célèbre cette année la Journée mondiale du don d'organes qui coïncide avec le 17 octobre de chaque année, a mis en œuvre à travers tout le territoire national, un programme de sensibilisation visant à «inciter chaque Algérien à prendre une décision sur le don de ses organes et à partager son choix avec ses proches.» «Notre pays est nettement en retard par rapport aux pays européens et même par rapport à ses voisins du Maghreb. Le nombre de greffes rénales effectuées en 2010 est nettement insuffisant, en raison du nombre limité de centres greffeurs et de l'absence de prélèvement à partir de donneurs cadavériques», a précisé le professeur Rayane. L'invité qui a mis l'accent sur l'inadéquation entre l'offre et la demande, a indiqué dans ce sens, que l'augmentation régulière du nombre de malades atteints d'insuffisance rénale chronique est très préoccupante. À l'échelle nationale, ce sont 6 millions d'Algériens qui souffrent d'une maladie rénale chronique et 1,5 million présentent une insuffisance rénale chronique. Plus précis, il a souligné que la prévalence de l'insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) a atteint 410 par million d'habitants en 2010, et 3 500 nouveaux cas sont recensés par an. 13 500 patients bénéficient actuellement d'un traitement dans 250 centres répartis sur tout le territoire national. Seulement une centaine de greffes rénales à partir de donneurs vivants apparentés sont effectuées chaque année (305 en trois par ans) et 6 000 patients sont en liste d'attente. Pour ces patients, M. Rayane appelle toute la société à se mobiliser(mouvement associatif, corps médical) et à revoir la loi relative à la protection et à la promotion de la santé, afin d'élargir le cercle des donneurs vivants, qui actuellement est limité aux ascendants , collatéraux et descendants, aux grands-parents, oncles et tantes, cousins germains et les donneurs ayant des liens d'alliance en particulier le conjoint et les autres membres de la famille et de la belle-famille. L'autre proposition faite par l'orateur porte sur la généralisation de donneur cadavérique. Plus explicite, il dira : «L'objectif à atteindre serait d'effectuer 500 greffes rénales au minimum par an, et il faudrait multiplier par 5, l'activité actuelle des greffes rénales. Cet objectif ne pourrait en aucun cas être atteint, si on ne développait pas parallèlement aux donneurs vivants, le nombre de donneurs cadavériques.» Il y a lieu de souligner, dans ce sillage, qu'en Algérie, la transplantation rénale à partir de donneurs en mort encéphalique (cérébrale) représente seulement 0.7 % du programme national. Pour convaincre les personnes à faire don de leurs organes après leur mort, le professeur préconise l'amendement de certaines dispositions contenues dans les textes, «l'absence de refus devrait signifier un accord du don après le décès, ce qui correspond à un consentement présumé». Le renforcement des campagnes de sensibilisation à tous les niveaux (dont le rôle de l'Agence nationale du don d'organes opérationnelle incessamment ), la transparence et l'équité dans l'attribution des organes et la gratuité du don pour éviter tout trafic d'organes et la déclaration de personnes en état de mort encéphalique.