Une atmosphère de fête règne déjà dans toutes les régions non seulement de la wilaya mais également des différentes wilayas limitrophes. Nos correspondants qui suivent de prés les préparatifs parlent d'une ambiance exceptionnelle. Du jamais vu, nous dit-on. «Il nous faut cette victoire et nous l'aurons… Ce sera notre fête à nous. Que ceux qui veulent se joindre à nous les portes leur sont grandes ouvertes», s'exclame un jeune déjà habillé aux couleurs de la JSK. Sur les hauteurs de Redjouana, non loin de l'hôpital du Sanatorium, ce sont les vieilles qui évoquent avec chaleur et douceur la fête footballistique de demain, parce qu'elles ont leur mot à dire dans leur discussion de troisième âge. Elles effleurent au passage, les quelques mouvements de «déstabilisations» dont leurs enfants en ont certainement fait part. Elles ne comprennent presque rien en football mais n'avaient aucun mal à écouter de temps à autre leurs enfants parler de la rencontre de demain et elles plongent aussitôt dans cette atmosphère de joie. Khalti Aldjia assise sur un rocher, domine les hauteurs de la ville de Tizi-Ouzou. Elle montre du doigt le stade, «c'est là bas qu'ils vont jouer». Et de lever les mains vers le ciel pour implorer le Tout-Puissant de ne pas les décevoir… Et de dire, «ce sera des moments de bonheur que je vivrais Inch'Allah et qui marqueront notre histoire au risque d'avoir l'impression de les avoir plutôt rêvés que vécus. Alors autant les vivre intensément aux côtés de mes enfants…» Rabah, le cordonnier abandonne pour quelques minutes son activité pour devenir l'entraîneur de circonstances. Il compose l'équipe et trace le schéma tactique qui battrait demain le TP Mazembe. Manifestement, il savourait cet instant privilégié. C'est à une véritable plaidoirie que nous avions assisté avec lui et autour d'une tasse de café, en évoquant un passé glorieux du temps des stars de la JSK qui rappellent l'ancienne équipe de la JSK. Il cite le gardien Belahcène, Amar Haouchine, Rabah Meguelti et Driss Kolli. Il parle de l'inauguration du stade du 1er-Novembre, de sa fondation en 1954 à la veille d'une grande histoire de qualification. Poursuivant notre route vers le centre-ville au niveau de Lala Saïda, se sont les tenues de la JSK qui sont proposées avec tous les supports indispensables pour faire la différence entre les deux camps. Une brève discussion avec un jeune derrière sa table de commerce : «Nous supportons l'Equipe nationale. Elle a perdu mais elle est à nous. C'est notre équipe et demain, elle gagnera. La JSK va répondre à ceux qui attendent sa défaite et ceux qui veulent l'anéantir. Ce n'est pas sympathique. La JSK c'est aussi l'Algérie. Ce serait grave si réellement ils veulent sa défaite…» Un autre s'insurge comme pour nous rappeler que «nos ennemis sont aussi les ennemis de l'Equipe nationale. Qu'ils se tiennent tranquilles. La JSK restera une équipe algérienne et l'EN écrasera ceux qui cherchent à l'effacer». Un magnifique discours qui démontre le niveau de maturité des jeunes… Plus loin au centre-ville, c'est le sujet principal : la victoire est sur toutes les lèvres. «Nous irons en finale. Rien et personne y compris la FAF ne pourra nous freiner. Nous irons vers une victoire à l'algérienne». «One, two, three, viva la JSK. Tahya El Djazaïr. Tous avec la JSK», tonnent des jeunes en voiture qui traversaient la rue de la ville des Genêts. Un refrain qui se répétait sans cesse un peu partout dans la ville de Tizi-Ouzou et même à Boumerdès et bien d'autres communes tels que Laârba Nath Iraten, Mekla, Tigzirt, Oued Aïssi, Ouaguenoun, Tikobaïen, Aït Ziki, et du côté de Timizart, Bouira, Azazga, Beni Douala, Aïn el Hammam, Beni Yenni, Draâ Benkhedda. Ou encore à Boghni, les Ouadhias et dans dautres régions de la Haute-Kabylie où la même ambiance y régnait. A chacun son style, à chacun ses pronostics. Tous y vont de leur commentaire. Toute la Kabylie est mobilisée. Pour la rencontre du match retour de la champions League africaine entre la formation de Djurdjura face au représentant du Congo le TP Mazembe, les supporters des vert et jaune se sont mobilisés pour venir donner un coup de main à leur Onze préféré afin de se qualifier pour la finale de la champions league. Rien ne sera négligé, tout est fin prêt pour faire une fête exceptionnelle cette nuit dans la capitale de Djurdjura. A Tizi-Ouzou, le chef-lieu de wilaya, sur l'esplanade de l'ancienne mairie, des centaines de personnes se rencontrent quotidiennement pour discuter de cette rencontre qui a un cachet particulier chez les Kabyles. D'ailleurs, un fervent supporter des Vert et Jaune, un certain Kader Azzaz qui a l'habitude de se déplacer avec l'équipe en Afrique, nous dira, «avec cette ambiance qui règne dans le groupe, je suis certain qu'on va se qualifier Inch'Allah. La Kabylie est mobilisée pour cette rencontre». Par ailleurs, d'autres supporters préparent à un grand espace au centre-ville qui accueillera l'écran géant qui permettra de suivre en direct la rencontre. Cette réaction est devenue presque un adage dans cette ville «rater la demi-finale, c'est rater la moitié de la finale». Alors autant ne pas rater la demi-finale pour vivre la grande finale qui sera historique pour toute l'Algérie.