Ayant déjà fait l'objet d'un avis favorable de l'employeur le 11 juillet 2010, ces 3 points n'avaient pas été du goût des membres du comité des œuvres sociales. Pour s'y opposer ces derniers avaient multiplié les incidents. Cet accord est donc la confirmation de l'employeur de revaloriser les salaires de l'ensemble de ses effectifs, d'accorder une indemnité aux cadres postés et d'intégrer dans les effectifs de ArcelorMittal les travailleurs ayant un savoir-faire technologique issus des sociétés sous-traitantes. L'accord a fait l'objet d'un procès verbal signé par les deux parties mardi en fin d'après-midi. Ces 3 points sont les plus sensibles des revendications à l'origine des trois grèves de janvier, juin et octobre 2010 ayant paralysé le complexe sidérurgique El-Hadjar. C'est ainsi qu'il a été décidé de revaloriser tous les salaires des travailleurs. Dès ce mois d'octobre, ces derniers verront leur salaire de base augmenter de l'équivalent de 3 échelons. Cette augmentation concerne aussi les cadres postés dans les 3 catégories d'horaire de travail à compter du 1er octobre 2010. Initialement, ces cadres ne pouvaient pas prétendre aux heures supplémentaires. Dorénavant, ils percevront mensuellement une indemnité compensatoire équivalente à 5% de leur salaire. En ce qui concerne les employés des sociétés sous-traitantes ayant un savoir technologique, leur intégration dans les effectifs de ArcelorMittal s'effectuera au fur et à mesure des départs volontaires ou à la retraite. Avant de clore ce premier rendez-vous, les deux partenaires ont convenu de reprendre les négociations le mardi 26 octobre 2010 à 14h. Ils auront à étudier la revalorisation des primes de poste et de nuisances pour le court terme, et l'amélioration de la production et de la productivité pour le long terme. Le report de la 2e étape des négociations est dû au départ au Luxembourg du directeur général Vincent le Gouïc appelé à présenter à sa tutelle le projet de budget 2011 d'ArcelorMittal El-Hadjar. Avant d'atteindre ce résultat bien accueilli par les 5 700 travailleurs, les membres du conseil syndical menés par Smaïl Kouadria ont été contraints de faire face à une multitude d'opération de déstabilisation, de désinformation et d'agressions à l'arme blanche. Ils avaient même été interdits d'accès au complexe sidérurgique El-Hadjar durant plusieurs mois. Leurs détracteurs qui se trouvent être des élus en charge des œuvres sociales étaient contre les négociations et contre toute idée d'augmentation des salaires, des indemnités de poste et contre aussi toute amélioration des conditions de travail. Pour ce faire, manipulés par des donneurs d'ordres de l'extérieur, ces mêmes membres n'avaient pas hésité à fermer hermétiquement la porte d'accès des locaux des syndicalistes. Ils avaient également dégradé plusieurs véhicules de service et celui personnel du SG du conseil syndical. Tout avait été fait pour que la situation atteigne le pourrissement y compris en multipliant les opérations de désinformation des autorités locales dont le wali de Annaba. Tant et si bien que les syndicalistes avaient suspecté une opération devant amener le groupe franco-indien à rétrocéder ses parts au gouvernement algérien pour partir. C'était sans compter sur la détermination des 5 700 travailleurs et des membres du conseil syndical mené par Smaïl Kouadria. Le prochain round des négociations prévu pour mardi 26 octobre à 14h comportera des points liés aux primes de nuisance et aux conditions de travail pour l'amélioration de la production et de la productivité. Cependant, les travailleurs des différentes unités de production n'ont pas attendu cette échéance. «Pour démontrer leur bonne volonté à compenser, autant que faire se peut, le déficit du niveau de production généré par les 3 grèves depuis le début de l'année. C'est le mot d'ordre que nous avons lancé à l'issu de ce 1er round de négociations. Cet effort sera soutenu», a précisé Smaïl Kouadria. Même le handicap des installations à l'arrêt comme le haut fourneau N°2 et la cokerie ne semble pas émousser la détermination à relever ce défi. La révélation faite par le secrétaire général du conseil syndical quant à l'existence d'un certain nombre d'entreprises utilisant des travailleurs au noir est un autre dossier. Il est appelé à être traité par les deux partenaires. Il serait question de rupture de relations de travail avec des entreprises sous-traitantes dont la situation des travailleurs ne serait pas conforme à la législation du travail. Plusieurs de ces entités économiques légalement constituées sont animées par une seule et unique personne. Sollicitées pour des travaux, ces entreprises font appel à un personnel qualifié sous-payé et sans couverture sociale.