Dans la déclaration de la politique générale du gouvernement, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a une fois de plus placé la lutte contre le terrorisme au cœur des préoccupations nationales. Après une brève présentation des succès enregistrés durant la décennie écoulée, dans tous les secteurs qu'ils soient économiques ou sécuritaires, le Premier ministre, intervenant devant les membres de l'APN, n'a pas hésité à rendre un fervent hommage à tous les hommes qui ont sacrifié leur vie pour combattre le terrorisme. M. Ouyahia n'a pas manqué à l'occasion de réaffirmer la promesse faite par le gouvernement aux familles des victimes du terrorisme, de «l'engagement de la République à assumer toujours ses devoirs de reconnaissance et de soutien», a-t-il dit. Dans le même sillage, il a appelé, au nom du gouvernement, «la population à la vigilance», car «le terrorisme se caractérise par la lâcheté. Il peut donc profiter de tout relâchement pour frapper par traîtrise et porter atteinte aux vies et aux biens. L'Etat assume son devoir pour la sécurité des citoyens. Par leur vigilance, les citoyens renforceront aussi leur propre sécurité». Pour le Premier ministre, «le terrorisme fait désormais l'objet d'une condamnation unanime dans notre pays. Il ne saurait prétendre à un quelconque alibi politique et se trouve plus que jamais réduit à sa seule vocation criminelle. Les groupuscules de criminels qui survivent encore n'ont aucun avenir». C'est pour cette raison précisément que M. Ouyahia a réitéré l'appel du gouvernement «à ceux qui persistent dans le terrorisme et la subversion, pour abandonner la violence contre leur peuple et leur pays, rallier le chemin de la réconciliation nationale, et saisir la main de la République clémente qui leur demeure tendue», a-t-il conclu. Selon le Premier ministre, le gouvernement œuvre à «la promotion de l'islam, religion de l'Etat». Cette question fait l'objet, d'ailleurs, d'un engagement résolu du gouvernement «notamment à travers l'accroissement du nombre des mosquées, leur encadrement de plus en plus généralisé par des imams formés et recrutés par l'Etat, et l'enseignement du Saint-Coran». Pour préserver le caractère spirituel de la religion, selon l'intervenant, «le gouvernement oppose aussi la rigueur de la loi à toute tentative d'introduire dans notre pays des pratiques et des discours religieux étrangers à nos traditions, ou de détourner la mosquée de sa vocation unificatrice», a-t-il dit. Sur le plan économique, le Premier ministre a annoncé que le développement de l'agriculture et de l'industrie, et la lutte contre le chômage constituent les trois objectifs du gouvernement durant les cinq prochaines années. Pour lui, «il s'agit d'abord de porter la croissance du secteur agricole à 8% par an, de manière stable et continue, de relever de 5% à près de 10% en 2014, la part de l'industrie dans la valeur ajoutée globale qui se crée annuellement et enfin poursuivre la réduction du chômage bien en deçà de 10% durant les cinq prochaines années». Abordant la problématique des investissements étrangers en Algérie, M. Ouyahia n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour répondre aux entreprises étrangères qui critiquent les dispositifs de la LFC. Pour lui, «l'Algérie n'a pas besoin actuellement de capitaux étrangers, mais elle est cruellement en manque de savoir-faire, de technologie, de management moderne et de partenaires à même d'ouvrir demain d'autres marchés à des productions en association». L'Algérie, selon M. Ouyahia, «offre à ceux qui sont disposés à l'accompagner dans son développement des avantages nombreux, notamment un marché solvable et important» renforcé par une dépense publique d'investissement de plus de 280 milliards de dollars sur cinq ans et d'autres avantages comparatifs certains, en coût d'énergie, de main-d'œuvre qualifiée et même de charge fiscale inférieure à celle des pays développés. Mais, en retour, a-t-il ajouté, l'Algérie attend des investissements mixtes qui seront réalisés chez elle, le recours aux biens et aux services locaux, le développement du taux d'intégration nationale, le réinvestissement de la contre-partie des avantages fiscaux obtenus et la réalisation de balances en devises positives, d'abord par une substitution aux importations, et ensuite par une exportation de productions sous leur propre label», a-t-il indiqué.