Depuis le lancement en janvier dernier de l'opération de dépistage gratuit du cancer du sein pour les femmes âgées de 40 et plus, la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas) a enregistré 8 000 mammographies dont 3 600 ayant nécessité une échographie mammaire complémentaire. C'est ce qu'a indiqué un représentant de cette institution lors d'un séminaire d'information et de sensibilisation organisé hier à l'hôtel Hilton à Alger. L'intervenant a compté parmi les 8 000 dépistages, 36 cas avérés positifs à la maladie et ce, rien que pour les neuf premiers mois de l'année, à savoir, que l'Algérie enregistre annuellement près de 9 000 nouveaux cas de cancer du sein causant annuellement 3 500 décès. Selon l'association El-Amel-CPMC d'aide aux personnes atteintes du cancer, le cancer du sein représente la première cause de mortalité par cancer chez les femmes avec une incidence de 55 sur 100 000, soit 9 000 nouveaux cas par an. Ce qui semble rendre la problème plus délicat et difficile à prendre en charge dans notre pays, est le diagnostic tardif de la maladie nécessitant un traitement lourd, mutilant et coûteux alors que le dépistage précoce demande un traitement simple, moins mutilant et moins onéreux, avec une survie de cinq ans supérieure à 97%. Un état des lieux alarmant et nécessitant, selon la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaâfar, une prise en charge particulière du problème et un plan d'action sérieux et efficace impliquant tous les acteurs du secteur dont l'Etat, le mouvement associatif, la société civile, la famille et la malade en elle-même. Intervenant au séminaire à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le cancer du sein, la ministre a estimé que l'Etat accorde une importance particulière à la santé en général et aux maladies du cancer en particulier. Elle tient, par-là même, à réitérer le bilan du gouvernement communiqué jeudi dernier par le Premier ministre Ahmed Ouyahia faisant état, concernant le secteur de la Santé, d'un budget de 21 000 milliards de dinars entre 2010 et 2014, soit 40% du budget global. Une enveloppe qui devra assurer davantage la gratuité des soins, le renforcement des infrastructures publiques et du réseau de santé publique et ce, par, entre autres, la construction en cette même période de 1 500 nouvelles infrastructures dont 172 hôpitaux et 377 polycliniques. «Durant les 18 mois passés, le secteur de la Santé a réceptionné 11 hôpitaux, 43 polycliniques, 79 centres de santé et 8 complexes Mère et enfant. Pour ce qui est des infrastructures chargées de la prise en charge des maladies du cancer, il existe actuellement 13 centres qui devront atteindre les 60 en 2014», a affirmé Nouara Saâdia Djaâfar en appelant les 70 000 associations existant sur le territoire national d'intervenir au côté de l'Etat pour la prise en charge des malades notamment les cancéreux qui ne semblent représentés actuellement que par l'association El-Amel-CPMC (centre Pierre-Marie Curie) d'aide aux personnes atteintes du cancer, sise à Alger. Pour ce qui est de la compagne d'information et de sensibilisation lancée par cette association depuis le 18 octobre en cours, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine a indiqué qu'elle s'élargira sur tout le territoire national en commençant par des wilayas pilotes où seront envoyés des groupes médicaux et des associations pour une initiative d'information et de sensibilisation à la nécessité du dépistage précoce notamment en milieu rural où la femme ne parle pas toujours de son malaise.