Et pourtant, ces soldats-là n'étaient officiellement qualifiés ni de fous dangereux, ni de criminels. C'étaient des soldats ordinaires, banalement normaux, d'une armée régulière, qui se vante d'être «la plus morale du monde», parfois avec des réservistes pères de famille. D'ailleurs, aucun n'a été ni jugé, ni inquiété. Ces actes qui ne sont pas sanctionnés, finissent par devenir une sorte de jeu de massacre, comme dans une fête foraine, sans que les soldats qui s'y livrent se sentent psychiquement concernés. Le journaliste israélien Gideon Levy écrivait déjà le 17 octobre 2004 dans Haaretz : «Qui aurait pu croire que des soldats israéliens tueraient des centaines d'enfants et que la majorité des Israéliens feraient silence? Même les enfants palestiniens font partie intégrante de la campagne de déshumanisation : en tuer des centaines n'est plus une grande affaire.» La situation a empiré depuis le cri d'alarme du journaliste et non seulement la majorité des Israéliens continue de faire silence, mais certains milieux religieux proches du gouvernement, ont absous d'avance les auteurs de ces massacres, en ont théorisé la nécessité et ont donc ouvertement encouragé le passage à l'acte. De plus en plus de rabbins extrémistes encouragent le crime et légalisent le meurtre des non-juifs ; ce qu'ils appellent dans leur jargon talmudique « les goyim» ou les Gentils. Dans le Jerusalem Post du 18 octobre 2010, le journaliste Jonah Mandel rapporte que le rabbin Ovadia Yosef, le chef du conseil des sages de la Torah du parti Shas et éminent jurisconsulte séfarade, avait déclaré, samedi soir dans son sermon hebdomadaire, que : «Les Goyim ne sont nés que pour nous servir. Hors cela, ils n'ont aucune place dans ce monde – sauf pour servir le peuple d'Israël… Avec les Gentils, ce sera comme pour toute personne – ils doivent mourir, mais Dieu leur accordera la longévité. Pourquoi? Imaginez que l'âne de quelqu'un meure, il perdra de l'argent. C'est son serviteur… C'est pourquoi il a une longue vie, pour bien travailler pour son Juif.» En effet, selon le conseil talmudique des rabbins et des «sages» de la Torah, connu sous le nom de «Yesha», qui représente les colonies juives de la Cisjordanie et de Jérusalem occupées, il est permis, et même souhaitable, de viser et d'exterminer les civils non-juifs en temps de guerre. Les Occidentaux ignorent tout des lois talmudiques et la manière dont elles se traduisent dans le comportement de l'armée sioniste à l'égard des Palestiniens et plus généralement à l'encontre de tous les «non-juifs.» Pour beaucoup d'entre eux, le régime sioniste est un Etat miraculeux, la «seule démocratie du Moyen-Orient», dont la renaissance apporterait lumière et espérance à tous les opprimés de la terre. Quelques informations élémentaires leur permettraient de mieux comprendre les raisons des massacres de l'armée sioniste en Palestine et aussi pourquoi les auteurs de ces massacres ne sont jamais inquiétés. (Suivra)