A Belouizdad, on reconnaît les siens. Et on leur exprime de la gratitude. Lors du derby CRB-MCA, un portrait géant de Lalmas a été accroché dans les gradins. Un signe de reconnaissance à celui qui a fait les beaux du CRB au temps de Semli, Boudjenou, Abrouk, Kalem et Achour, pour ne citer que ceux-là, sans enlever du mérite des autres. Comme on aime revoir les portraits des anciens joueurs dans nos stades pour au moins leur montrer que personne ne les a oubliés. Comment pourra-t-on les oublier alors qu'ils étaient des plus talentueux ? Rongé par la maladie, Lalmas, surnommé El Kebch, était de cette race rare de joueurs que l'Algérie ait jamais enfanté. Les images de ce magnifique joueur défilent devant mes yeux au point où la nostalgie du beau jeu m'étreint. Je revois encore le grand CRB écraser tout sur son passage grâce à l'incommensurable talent de Lalmas et de ses coéquipiers. Aucune équipe ne leur résistait tellement ceux-ci crachaient le feu à chacune de leur sortie. Lalmas, aujourd'hui malade, faisait voir de toutes les couleurs aux défenses adverses. Et ce n'est pas pour rien qu'il est considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps. Les supporters du CRB ont, à travers ce portrait, tenu à leur manière de le remercier d'avoir hissé très haut les couleurs du Chabab et aussi de lui exprimer, même indirectement, leur souhait d'une prompte guérison. C'est la moindre des choses pour celui qui, une fois sa carrière de footballeur terminée, s'est retiré sur la pointe des pieds. Lalmas, ancien international, a préféré s'occuper d'autre chose que de rester dans le circuit d'un football auquel il a donné toute sa jeunesse. Qu'il était magnifique ce portrait aux côtés de celui de Kalem. Une paire qui faisait parler la poudre à chacune de sa sortie. Les temps ont changé, le football aussi. Mais celui de Lalmas restera à jamais graver dans les esprits de ceux qui ont eu le plaisir de le voir sur les terrains.