Le Conseil national économique et social (CNES) a appelé à agir afin de répondre aux nouveaux enjeux et défis posés en matière de santé publique. Cet appel a été lancé à l'issue des deux journées en formation «workshop», consacrées à la restitution des travaux conduits par les deux comités ad hoc créés par le CNES, relatifs, d'une part, à la promotion de lignes d'action visant la reformulation et le recadrage des stratégies de santé et, d'autre part, à l'examen et évaluation de la nouvelle dynamique démographique confrontée à la demande sociale, et dont les conclusions ont été communiquées samedi par le CNES. A cet égard, et tout en soulignant les «progrès notables réalisés dans notre pays en matière de santé publique», l'analyse évaluative effectuée a fait ressortir des «dysfonctionnements structurels sur lesquels il convient désormais d'agir», afin de «répondre aux nouveaux enjeux et défis». Ainsi, il a été jugé «impératif»» d'adapter le système national de santé dans son ensemble aux problèmes de santé actuels et futurs, dans le cadre d'«une réforme profonde, globale et de portée prospective». Parmi les mesures proposées à cet effet, l'accent a été mis particulièrement sur le schéma d'organisation optimal de l'offre de soins, la carte sanitaire et les comptes nationaux de santé. En premier lieu, il s'agit du rétablissement de la continuité du parcours de soins par la mise en place d'une organisation territoriale «plus efficace» et d'une «nécessité impérieuse». Cette organisation doit être fondée sur un découpage constitué d'entités de base ou de districts sanitaires et la création de régions sanitaires devant assurer la prise en charge des besoins de santé d'une population bien déterminée, a-t-on suggéré. Le CNES estime, en outre, que l'augmentation continue de la dépense nationale de santé et le manque de visibilité quant à la contribution des différents intervenants dans le financement «rend indispensable» l'institution des comptes nationaux de la santé, en vue de «rationaliser les modes de financement en fonction des ressources disponibles, tout en respectant les principes d'équité et de solidarité nationale». L'adaptation du système national de santé «doit aussi le mettre en capacité de répondre, de façon adéquate, à de nouveaux risques sanitaires majeurs», souligne l'analyse du CNES, ajoutant que la réponse à ces risques «est obligatoirement multisectorielle».