Cette position a été considérablement appréciée par l'assistance surtout quand beaucoup d'autres détails démontrent qu'elle était empreinte de sincérité. Le wali tenait à écouter la presse pour mieux s'imprégner des différents problèmes auxquels est confrontée la population. D'autant plus que la complexité est grande quant aux attentes de cette population qui avait le regard rivé à des échéances franchement inconcevables. N'est-ce pas le cas des 19 000 bidonvilles qui ceinturent la ville de Constantine et de leur éradication. Dans de multiples déclarations des officiels, leur éradication avait été fixée à avant le début de l'année prochaine qui n'est plus qu'à quelques semaines. Sur ce point précis, Nouredine Bedoui a, lui aussi, été quelque peu optimiste en se donnant un délai de cinq années pour finaliser cette opération. Effectivement, il faut avoir beaucoup de courage pour se lancer dans un pari aussi fou, même si cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une utopie pour autoriser les plus optimistes à y croire. Ainsi, on passe de trois mois à cinq ans et ainsi l'éradication totale des bidonvilles est renvoyée aux calendes grecques car d'ici là, combien de nouveaux gourbis vont s'ajouter à ceux qui existent actuellement. Les sinistrés de Fedj Errih, ceux de la cité Bessif et bien d'autres n'ont plus qu'à faire preuve de patience et attendre qu'un miracle se réalise et qu'ils espèrent depuis des lustres. Lors de son intervention et à travers les réponses aux questions qui lui ont été posées, le wali n'a pas cessé de répéter que la raison de sa présence à la tête de l'administration locale est de travailler pour le bien-être des citoyens à travers l'amélioration de leurs conditions de vie. Exactement comme le disait son prédécesseur qui faisait le citoyen roi, avant d'obliger des dizaines de familles à survivre sur le trottoir dans des conditions inhumaines. Une réalité dramatique qui est sur les bras du nouveau wali et à propos de laquelle il ne s'est pas encore prononcé. Comme il n'a rien révélé sur la réalisation des projets qui étaient la dissertation préférée de M. Boudiaf, ex-wali de Constantine, avec l'assentiment des élus qui ont toujours la main levée pour dire leur approbation à la réalisation de tous les miracles. Deux nouvelles lignes téléphériques, trois parkings à étages, un port sec, cinq routes à grande circulation à double sens, construction d'une résidence haut standing, des trémies à Sidi Mabrouk et on ne sait où, des hôtels à profusion, etc. Pendant ce temps, la ville ne fait que s'enfoncer dans le douarisme. Les routes aussi bien extérieures que dans les cités périphériques sont dans un état lamentable. La dégradation de la vieille ville ne cesse d'inquiéter. Le pont Sidi Rached, merveille identitaire de la ville, est de plus en plus menacé d'effondrement et des dizaines de milliards sont chaque mois injectés dans des chantiers qui ne font que porter atteinte aux habitants, comme c'est le cas dans les cités du 20-Août, des sœurs Saâdane, Daksi, Boussouf. Sur un autre plan, des dizaines de chefs de famille souscripteurs auprès de quelques entrepreneurs privés pour acquérir des logements sont les otages de ces entrepreneurs qui réclament de lourds versements supplémentaires, et ce dans l'impunité totale. Pourtant les contrats sont clairs en termes de délais de réalisation dont les retards dépassent les six années et de coût. Pourquoi l'Etat n'intervient-il pas ? Pourquoi continue-t-il à accorder des marchés à ces entrepreneurs qui imposent leur diktat à des citoyens abandonnés par la loi et qui sont défaillants même vis-à-vis de l'Etat. Alors que certains méritent d'être interpellés devant la justice et sommés de rembourser des sommes faramineuses au regard des logements construits à la nouvelle-ville Ali-Mendjeli et qui accusent des malformations qui risquent de coûter cher à leurs habitants. Comment se fait-il que ces chantiers ont été réceptionnés ? Où est le contrôle des structures étatiques qui doivent contribuer à l'amélioration des conditions de vie. C'est tout un programme qui doit commencer par le sérieux de l'exécutif avant d'exiger le civisme à la basse collectivité. Sans cela, les espoirs sont minces. Bonne chance quand même, Monsieur le wali.