Trop d'impôt tue l'impôt. C'est la maxime qu'aurait pu utiliser François Baroin pour justifier le refus du gouvernement d'accepter de nouvelles taxes sur le tabac et le patrimoine pour refinancer la protection sociale. Le ministre du Budget craint, en effet, une supposée fuite des investisseurs. Le gouvernement a fait échouer la semaine dernière deux propositions de parlementaires UMP, une taxant les fabricants de cigarettes, l'autre augmentant le taux des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les produits de placement malgré une recette annuelle de 5,4 milliards d'euros à la clef. Pour François Baroin, ces idées étaient dangereuses. «Cela nous faisait prendre le risque de passer sous la ligne de flottaison, c'est-à-dire qu'à un moment donné l'impôt est confiscatoire ou dissuasif», a-t-il déclaré sur France 2. «Les gens ne seraient plus mobilisés sur ce type de financement et seraient allés ailleurs», a-t-il précisé. Il est question d'une réforme fiscale générale au printemps 2011, a rappelé le ministre du Budget, avec une éventuelle suppression du «bouclier fiscal» et de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) que François Baroin qualifie «d'anomalie française». Selon lui, la réforme de l'ISF et du bouclier doit être neutre en terme d'impact pour les finances publiques.