Toutefois, la fermeté du yen et des ventes atones sont deux risques importants pour le premier constructeur automobile mondial. Les subventions publiques ont surtout favorisé le segment des véhicules hybrides où Toyota occupe une position dominante mais certaines de ces subventions ne sont plus en vigueur depuis septembre, ce qui risque d'avoir des effets dommageables sur les ventes à venir. La fermeté du yen ne fait qu'aggraver la situation dans la mesure où Toyota exporte la moitié environ des véhicules qu'il produit au Japon contre 30 % à peu près pour son concurrent Honda Motor. Le directeur général adjoint du groupe, Satoshi Ozawa, a toutefois annoncé lors d'une conférence de presse la révision à la baisse des prévisions de taux de change dollar/yen de 90 à 85 yens. «Le marché est à environ 80 yens, donc même en abaissant la parité dollar/yen à 85, les taux de change sont toujours un facteur négatif pour le groupe», commente Kazutaka Oshima, président de Rakuten investment Management à Tokyo. Contrôles qualigé renforcés Le président Akio Toyoda s'est engagé à renforcer le contrôle qualité et à mieux satisfaire le client qu'à accroître les ventes en volume car il veut rompre avec les rappels de véhicules massifs qui ont écorné l'image de la société fondée par son grand-père. Sur l'exercice annuel qui sera clos le 31 mars 2011, Toyota anticipe un bénéfice d'exploitation de 380 milliards de yens (3,31 milliards d'euros), alors qu'il projetait auparavant 330 milliards. Le consensus Thomson Reuters I/B/E/S donne 495,6 milliards de yens. Toyota a également relevé son objectif de bénéfice net à 350 milliards de yens contre 340 milliards. Les ventes de Toyota ont baissé à la fois aux Etats-Unis et en Chine le mois dernier et ses concurrents directs tels que Hyundai et Volkswagen se rapprochent de lui. En outre, Toyota est le seul grand constructeur à avoir rapporté une baisse des ventes en octobre aux USA. Sur la période juillet-septembre, son bénéfice d'exploitation a bondi de 92 % à 111,5 milliards de yens contre 58 milliards un an auparavant et un consensus de 142 milliards donné par quatre analystes interrogés par Reuters.Le bénéfice net du deuxième trimestre de son exercice, qui inclut les profits dégagés en Chine, a été de 98,7 milliards de yens contre 21,8 milliards un an plus tôt. Les ventes de voitures du groupe ont bondi de 9,6 % sur le trimestre pour atteindre 1,9 millions d'unités. 54 % des 166 187 véhicules de plus qui ont été écoulés par rapport au trimestre précédent ont été vendus au Japon. Pour l'ensemble de l'exercice, Toyota a relevé ses prévisions de ventes mondiales de 7,38 millions à 7,41 millions de véhicules, soulignant que la demande en Asie compensera de plus faibles ventes en Amérique du Nord et au Japon. Les ventes au japon devraient en effet diminuer de 25 % au second semestre de l'exercice en raison de la fin des aides gouvernementales à l'achat de véhicules propres. L'action Toyota a clôturé en hausse de 1,9 % à 2.964 yens avant l'annonce des résultats. Elle a perdu 5,8 % au cours des trois derniers mois, sous-performant la plupart des autres constructeurs automobiles nippons ainsi que l'indice Topix qui a perdu 3,5 % dans le même temps.