Sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d'Angleterre ont laissé leurs taux inchangés jeudi, comme l'avait fait la Réserve fédérale la veille, sans pour autant suivre la Banque centrale américaine dans ses nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif. La Fed a annoncé, mercredi, de nouvelles mesures peu conventionnelles pour relancer la croissance aux Etats-Unis, sous la forme du rachat de 600 milliards de dollars d'emprunts d'Etat d'ici à la mi-2011. La Banque du Japon, qui doit annoncer vendredi sa décision de politique monétaire du mois de novembre, avait précédé la Fed dans l'injection de nouvelles mesures de soutien à l'économie en annonçant début octobre sa décision de ramener ses taux à quasiment zéro et celle de créer un fonds destiné à racheter des actifs. Largement anticipée, la décision de la Fed a plombé le dollar, tombé à un plus bas de neuf mois et demie face à l'euro, ce dernier s'échangeant vers 15h30 GMT à 1,4241 dollar. Malgré le nouveau recul du billet vert, engagé dans un cycle baissier depuis deux mois à la suite des anticipations du «QE2» de la Fed, Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a dit n'avoir aucune raison de croire que les Etats-Unis cherchaient activement à faire baisser leur devise. «(...) Je ne dispose d'aucune indication me faisant douter de ma conviction que (les responsables américains) n'ont pas adopté de stratégie ou de tactique d'affaiblissement du dollar (...). Il est dans l'intérêt des Etats-Unis d'avoir un dollar fort par rapport aux autres devises flottantes», a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Plusieurs pays émergents d'Amérique latine et d'Asie ont menacé, jeudi, d'adopter de nouvelles mesures pour endiguer l'afflux de capitaux sur leurs marchés, au lendemain de l'annonce par la Réserve fédérale américaine d'une injection massive de liquidités dans l'économie. Jean-Claude Trichet s'est refusé à tout commentaire plus précis sur la décision de la Fed. «Nous avons notre mandat (...) et le conseil des gouverneurs de la BCE est fidèle à son mandat (...). Demandez à tout le monde de nous juger sur les résultats de notre propre politique», a-t-il dit.