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L'expérience algérienne
La place de la femme dans le monde du travail et de l'entrepreunariat
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 11 - 2010


II) Enquêtes sur le travail
et l'entreprenariat féminin
Le constat préliminaire est que la violence contre les femmes a pris des proportions alarmantes ces dernières années. Le phénomène touche de plus en plus de femmes qui, souvent, sont victimes de violences commises par le mari, le père, le frère ou même l'enfant. Le réseau Wassila, qui s'intéresse de près à ces actes «condamnables», a élaboré une enquête dans laquelle il est clairement mentionné que «70 % des violences sont commises au sein de la famille algérienne, que 40 % des 4.500 autres appels recensés demandent une aide psychologique et que 30 % formulent des demandes liées aux aspects juridiques comme le divorce et la reconnaissance de la paternité». Rappelons que le 17 décembre 1999, par sa résolution 54/134, l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et a invité les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales à organiser ce jour-là des activités conçues pour sensibiliser l'opinion au problème.
Le deuxième constat est que seules 5 % des femmes qui travaillent en Algérie occupent des postes de responsabilité, encore que cela n'est pas propre en Algérie mais existe dans la majorité des pays développés. Deux enquêtes récentes intéressantes mettent en relief la problématique du sujet.
A) Première enquête réalisée sur l'emploi féminin en Algérie réalisé en 2007/2008 par le site emploitic.com
- Echantillon : 1.000 femmes, dont 63 % sont âgées entre 25 et 34 ans, 22% entre 18 et 24 ans, 14 % entre 35 et 49 ans et 1 % de plus de 50 ans.
- Situation familiale : 75 % des femmes ayant un emploi sont célibataires contre 25 % qui sont mariées.
- Lieu d'habitation : 72 % des femmes bénéficiant d'un emploi résident au Centre d'Alger, 14 % viennent de la région Est, 11 % de la région Ouest et 3 % de la région Sud.
- Niveau d'études : les femmes ciblées par le sondage sont instruites et diplômés ; plus de 39 % ont le baccalauréat + 5 et plus et 37 % le bac + 4.
- Niveau d'expérience : leur niveau d'expérience varie selon la nature du métier exercé ; 34 % des femmes ont une expérience professionnelle concluante. En parallèle, on retrouve des débutantes jeunes diplômées avec une à deux années d'expérience.
- Femmes et recherche d'emploi : sur le marché de l'emploi, de plus en plus de femmes diplômées et expérimentées sont à la recherche d'un emploi comprenant des avantages et des perspectives d'évolution professionnelles, 20 % sont en poste, 44 % sont en poste et à la recherche d'un emploi avec de meilleures conditions de travail.
- Recherche d'emploi et difficultés : durant la recherche d'un emploi, de plus en plus de femmes sont confrontées à de multiples difficultés d'ordre social (discriminations), et professionnel (manque d'évolution). Plus de 55 % estiment que les perspectives d'évolution au sein de leur entreprise exigent un certain niveau de compétences, 14 % estiment qu'il n'y a pas d'évolution et 25 % qu'elles ont droit aux mêmes opportunités d'évolution que les hommes.
Il est a noter que 72 % des femmes interrogées ne sont pas satisfaites des conditions de travail dans lesquelles elles évoluent, ce qui explique le fort taux de femmes en poste et à la recherche d'un emploi.
En effet, les difficultés qui entravent l'évolution des carrières professionnelles des femmes sont en relation avec la discrimination dans l'attribution des promotions. 39 % estiment que leur niveau de formation et de perfectionnement entrave leur évolution, 32 % estiment que les difficultés sont orientées vers la conciliation entre la vie de famille, la maternité, et la société. Outre les difficultés citées ci-dessus, il existe plusieurs types de discrimination pour des questions d'apparence physique. 22 % des femmes estiment que, lors de leur recherche, elles ont été confrontées à ce genre de discrimination, 14 % de discriminations par rapport à l'âge, 40 % de discriminations dans l'attribution des promotions et refus d'accès à des postes de responsabilité. 55 % estiment qu'il y a une différence dans l'attribution des salaires entre les hommes et les femmes.
- Critères pour choisir le futur employeur : dans leur recherche d'emploi, les femmes suivent des critères de sélection. 34% des femmes prennent en compte le nom, le type et le secteur de l'entreprise, 30 % selon la stabilité, la charge de travail et les possibilités d'évolution et de formation, 19 % selon le salaire et les avantages sociaux proposés et 13 % prennent en compte la distance par rapport au lieu de travail et transport.
- Tailles et types d'entreprises préférées : il y a également les critères de taille et de types d'entreprises qui constituent un élément important dans la sélection du poste. Plus de 44 % des femmes souhaiteraient travailler dans des entreprises multinationales pour les conditions de travail et les salaires avantageux, 28 % préfèrent travailler dans de grandes entreprises algériennes, 24% dans des entreprises et des administrations publiques et seulement 2 % s'intéressent aux offres d'emploi au niveau des petites et moyennes entreprises.
- Les métiers qui intéressent les femmes : de plus en plus de femmes diplômées et expérimentées souhaitent occuper des postes à responsabilité, 31 % des postes de gestion et de management, 20 % des postes de création et de marketing afin de faire connaître leurs idées, 13 % faire carrière dans le domaine des finances et de la comptabilité et 7 % s'intéressent aux métiers du BTP, des métiers dédiés entièrement aux hommes. Cette enquête rejoint celle réalisée en 2009 par l'Association des femmes cadres algériennes (Afcare) et l'Association des managers et entrepreneurs (AME), en collaboration avec l'Agence de coopération technique allemande (GTZ). Suite à la Conférence mondiale des femmes chefs d'entreprise de Bruxelles en octobre 2008, il est noté que l'emploi féminin connaît une «restructuration au profit de l'entreprenariat» depuis 2000. A partir de 2003, il est constaté une baisse de la part du nombre des salariées et une augmentation de la catégorie «employeuses et indépendantes».
B) Deuxième enquête relative à la faiblesse du nombre des femmes chefs d'entreprise
en Algérie (2008/2009)
Une étude récente du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) montre que le taux des femmes chefs d'entreprise représente 3,2 % du total des femmes actives en Algérie bien que le taux d'activité des femmes a connu une évolution importante. Cependant, a-t-elle constaté, le nombre des femmes qui optent pour l'entreprenariat reste «négligeable», ajoutant que de nombreux obstacles entravent l'émergence de cette catégorie d'activité pour la gent féminine dans le pays.
A ce propos, sur un échantillon d'une centaine de femmes entrepreneurs, dont 72 % sont issues de zones urbaines, 44,7 % sont mariées et 81,2 % sont diplômées, dont 24,7 % ont un niveau d'instruction supérieur, l'enquête montre :
- 51,8 % des femmes ont affirmé que l'idée du projet est venue de la spécialité de leur formation et l'expérience acquise au cours de leur vie professionnelle ;
- 28,2 % ont confié que le montage financier de l'entreprise est une affaire de famille dans la mesure où elles n'ont utilisé que leur fonds personnel et familial alors que 16,5 % ont bénéficié d'un crédit bancaire en plus de leurs fonds propres ;
- 67 % ont affirmé ne pas avoir bénéficier des services de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) et 98 % ne pas avoir été aidées par l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) ;
- 57% ont choisi le secteur des services, dont 90% gèrent elles-mêmes leur entreprise; alors que 83 % ont avoué préférer continuer à gérer personnellement leur entreprise ;
- pour le temps consacré par les femmes entrepreneurs à l'activité de leur entreprise, l'enquête montre que 52,9 % y consacrent 8 à 10 heures de travail ;
- interrogées sur les secrets de réussite du projet de l'entreprise, 50,6 % ont affirmé que la compétence du promoteur est l'un des principaux atouts de réussite, alors que 48,2 % estiment que la réussite du projet dépend du réseau relationnel dont elle dispose ;
- 92 % souhaitent faire développer leur entreprise en dépit des problèmes auxquels elles font face, notamment les impôts (34%), le problème de l'accès aux crédits (22,3 %) et les responsabilités familiales (17,6%) ;
- interrogées sur les secrets de réussite du projet de l'entreprise, 50,6 % ont affirmé que la compétence du promoteur est l'un des principaux atouts de réussite, alors que 48,2 % estiment que la réussite du projet dépend du réseau relationnel dont elle dispose.
Quelle conclusion tirer ?
Je considère que la promotion de la femme, notamment du travail dans son ensemble et l'entreprenariat féminin en particulier, est, comme le ciment, la vitalité de toute société.
Dans la phénoménologie du droit, Hegel faisait allusion aux trois strates fondamentales : la famille, la corporation, l'universel. Ce grand philosophe allemand avait peut-être volontairement ou involontairement, oublier de mentionner la matrice de la vie, à savoir la mère, et l'Etat (les règles, les fonctions régaliennes, l'allocation des ressources collectives).
Mais la matrice de base, la mère des matrices, le noyau central, oum eddounia, la racine de l'arborescence, la racine de l'arbre de la vie, c'est notre mère. En un mot, nos filles et toutes les femmes et quel que soit le pays ont besoin de la plus grande considération.
(Suite et fin)
Abderrahmane Mebtoul,


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