Contrôlé à près de 90 % par l'Etat français, Areva doit procéder à une augmentation de capital de 15 %, estimée entre 1,5 et trois milliards d'euros, pour financer ses investissements. Décidée en juin 2009, cette levée de fonds est censée avoir lieu avant la fin de l'année. «Nous avons des discussions avec des investisseurs qui se poursuivent, notamment cette semaine», a déclaré lundi une source proche de Bercy. «L'objectif d'essayer de boucler un accord en fin d'année n'a pas changé.» Une autre source, proche du dossier, a, toutefois, déclaré lundi à Reuters que le conseil de surveillance d'Areva, initialement prévu mardi pour approuver le lancement d'une augmentation de capital, a été reporté, sans qu'une nouvelle date ne soit fixée. «Le conseil a été reporté sans date», a indiqué cette source, sans donner plus de détails sur les motifs de ce report. Le quotidien les Echos écrit de son côté qu'un report au printemps 2011 de l'augmentation de capital d'Areva «semble probable» en raison, notamment, des conditions posées par le fonds souverain du Qatar pour participer à l'opération. Selon le quotidien, le Qatar subordonne sa participation à la levée de fonds à la possibilité d'investir dans les activités minières d'Areva. Le fonds souverain du Koweït et le groupe japonais, Mitsubishi Heavy Industries (MHI), sont eux aussi pressentis pour participer à l'augmentation de capital. Areva n'a pas souhaité faire de commentaire. La date de dépôt formel des offres des candidats à la levée de fonds du groupe français avait été reportée du 15 au 22 novembre, avait-on appris il y a une semaine de sources proches du dossier. La candidature de MHI a par ailleurs suscité des critiques de la part d'Alstom et d'EDF. Ce dernier a, en outre, indiqué vendredi qu'il ne menait aucune discussion sur une éventuelle participation à l'augmentation de capital d'Areva. L'Etat avait fait savoir, fin juillet que, dans le cadre d'un renforcement du partenariat industriel entre les deux groupes, l'éventualité d'une montée d'EDF dans le capital d'Areva serait examinée. L'électricien public détient aujourd'hui 2,4 % du fabricant de réacteurs nucléaires.