L'Etat français a imposé mardi à l'opérateur français d'énergie, contrôlé à 90 % par les pouvoirs publics, et au groupe Areva de conclure un partenariat stratégique, qui devrait se traduire par la montée d'EDF dans l'opérateur nucléaire public. «Il faut impérativement que nos deux grands champions s'entendent. A cet effet, il doit y avoir un partenariat stratégique chaque fois que nécessaire à l'export en particulier pour qu'on ait un chef de file dans ces grandes opérations», a déclaré la ministre de l'Economie sur RTL. «Il faut que ce soit EDF chaque fois que c'est souhaitable», a-t-elle souligné. L'absence de cohésion entre les différents acteurs du nucléaire français est jugée en grande partie responsable de la perte fin 2009 par la France d'un important contrat pour la construction de quatre centrales nucléaires dans les Emirats arabes unis, finalement remporté par la Corée du Sud. L'Etat a confirmé mardi soir qu'une augmentation de capital d'Areva, à hauteur d'un maximum de 15 %, serait mise en oeuvre avant fin 2010 pour financer les investissements nécessaires au développement du groupe. Areva doit procéder à une augmentation de capital estimée à quelque trois milliards d'euros, qui devrait marquer l'entrée dans son capital d'actionnaires internationaux. «L'ouverture du capital, qui serait plafonnée à 15 % en toute hypothèse, sera ouverte à ceux des partenaires qui sont prêts à entrer et avec lesquels nous travaillons déjà depuis longtemps», a souligné la ministre de l'Economie. Parmi ces partenaires potentiels, Christine Lagarde a confirmé que des négociations étaient engagées avec le groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries, partenaire de longue date d'Areva, ainsi qu'avec des investisseurs du Golfe, en particulier du Qatar et du Koweït. Areva doit impérativement procéder à une augmentation de capital ouverte à des nouveaux investisseurs afin de financer près de dix milliards d'euros d'investissements d'ici à 2012.