La Suisse a organisé, hier, un référendum sur une proposition de l'UDC (droite) visant à expulser les étrangers reconnus coupables de meurtre, de viol, de trafic de drogue ou d'abus à l'aide sociale, nouveau signe de l'hostilité croissante envers l'immigration dans le pays. Un sondage GFS paru le 17 novembre donnait l'initiative gagnante avec 54 % des voix. L'UDC (Union démocratique du Centre) avait déjà été à l'origine de l'interdiction l'an dernier de la construction de nouveaux minarets en Suisse, approuvée par plus de 57 % des électeurs lors d'une «votation populaire». Les opposants à l'expulsion automatique soulignent qu'elle enfreindrait les traités internationaux contre la discrimination et le principe de libre circulation des personnes en Europe. La législation actuelle peut autoriser l'expulsion d'étrangers reconnus coupables de crimes graves, mais seulement au cas par cas. Le gouvernement a présenté une contre-proposition pour lier le renvoi des immigrés à la sévérité de la peine prononcée plutôt qu'à une liste arbitraire de crimes. Les électeurs suisses devront, également, se prononcer sur une proposition du Parti socialiste (centre-gauche) de taxer à au moins 22% les revenus annuels supérieurs à 250 000 francs (190 000 euros environ).