M. Mecheri s'est engagé à soutenir la presse en lui facilitant l'accès à l'information d'abord, en instruisant les différents services de la wilaya à communiquer avec les journalistes, matériellement ensuite, à travers le lancement d'un projet d'une maison de la presse. L'accès à l'information garanti, les représentants de la presse ne pouvaient qu'apprécier d'autant plus que le premier responsable de la wilaya, qui table sur une confiance mutuelle, se déclare accepte la critique, constructive bien sûr. Ceux qui ont eu l'occasion de travailler avec lui en gardent de très bons souvenirs. Il les écoutait et n'hésitait à aucun moment à les encourager et les aider à améliorer leurs conditions de travail. Fort de cette expérience, le nouveau wali de Bordj Bou-Arreridj sait ce qui l'attend pour accomplir sa mission. Néanmoins, il aura besoin de tout son savoir-faire pour affronter les problèmes d'une wilaya qui a connu un développement sans précédent depuis quelques années, mais quelquefois anarchique et qui grince dans certains domaines. Parlant de sa stratégie, M. Mecheri a dit que c'était «celle du gouvernement et ses priorités celles fixées dans le programme du président de la République». Une wilaya cosmopolite et industrielle comme Bordj Bou Arreridj se trouve éclaboussée de temps en temps par des actions isolées, répréhensibles, telles que la fermeture de routes ou le retard dans la réalisation de projets névralgiques financés par l'argent public. Pas question de tolérer ces déviations que peuvent générer un développement incontrôlé, notamment des projets inachevés. Fort heureusement, ces derniers restent limités et les autorités de la wilaya ne cessent de combattre ce phénomène avec vigilance et rigueur avec le soutien, d'ailleurs, de la population. À ce sujet, le wali a signalé que «seuls 30% de ces crédits ont été consommés pour les programmes sectoriels de développement. Pour les programmes communaux de développement, la consommation est de l'ordre de 40%». L'intendance a du mal à suivre, surtout en ce qui concerne les infrastructures de base, sanitaires, scolaires, sportives, culturelles... Certes, l'Etat fait des efforts, mais peut-être doit-il les intensifier et surtout veiller au respect des délais et de la qualité des services réalisés. Les citoyens demandent en premier lieu des soins, de la sécurité, de l'eau potable, du gaz naturel, de l'éducation et du loisir. «Nous avons un seul hôpital où s'opèrent des actes chirurgicaux. Et aucun des trois établissements hospitaliers dont nous disposons ne dispense de soins intensifs en cardiologie, par exemple. Le service de réanimation ne dispose que de quelques lits. C'est très insuffisant vu les flux des malades», a tenu à préciser le chef d'exécutif. «L'opération qui a été inscrite pour rénover l'hôpital sur tous les plans pour 8 milliards de centimes est bloquée depuis 2 ans. Résultat la structure est dans un état déplorable, comme l'a constaté le premier responsable de la wilaya lui-même à la suite d'une visite inopinée. «Tables rouillées, plafonds troués et scanner à l'arrêt alors qu'il a coûté des milliards », ajoute-t-il. Tout le monde est conscient du problème. Le wali a évoqué la responsabilité de l'ancien directeur, de la santé qui est resté 10 ans à ne rien faire, selon le même responsable, et celle de la nouvelle directrice qui 8 mois après son affectation se dit toujours nouvelle. Ce secteur qui fait l'objet d'une attention certaine sera, de nouveau, sous les projecteurs des élus locaux durant la session ordinaire de décembre de l'APW. La commission de l'assemblée est déjà sur le terrain ainsi qu'une commission ministérielle. «Cette session promet beaucoup de révélations», dira un membre de l'APW. Autre problème, le secteur de l'éducation qui travaille avec des annexes, alors que des ressources sont disponibles. «Il y a des opérations 2008-2009 qui n'ont pas encore démarré», dira le wali. Parmi les autres questions ayant animé la rencontre du wali avec la presse, figure le secteur de la jeunesse. Le wali connaît parfaitement le dossier. Plusieurs projets sont à l'arrêt, d'autres complètement dégradés, inadéquats, tels que le stade 20-Août et ses annexes, les terrains de proximité, les maisons de jeunes... Il a annoncé un ambitieux plan de relance. Un autre volet que l'orateur a tenu à exposer est celui des projets inachevés. Il met en garde les entrepreneurs qui ne respectent pas les normes, la qualité (finition) et les délais de réalisation. «Celui qui ne respectera pas les délais n'aura plus de projets dans l'avenir», dira le wali. Concernant le problème de l'eau potable, le wali se demande comment une wilaya, comme Bordj Bou-Arreridj, rencontre des difficultés pour assurer de l'eau potable à sa population. «La région possède tous les moyens et les ressources pour assurer H24 l'eau au citoyens.» La rencontre informelle du début est devenue une conférence de presse. Même s'il n'a pas donné des réponses concrètes à certaines questions, M. Mecheri a fini par tempérer les ardeurs, promettant d'autres rencontres, qui pourraient être périodiques. Au delà des informations véhiculées et des engagements pris, il a assuré la presse de sa totale coopération. «Dorénavant, le service presse sera étoffé et aura pour charge d'aiguiller les journalistes vers les services concernés», précise-t-il. Et d'ajouter : «La wilaya entend instaurer un nouveau style de communication.» L'on retiendra la bonne ambiance qui a caractérisé la réunion. Le courant est passé. Ce qui est un bon gage pour l'avenir.