Particulièrement dans les écoles du primaire où, selon ces mêmes révélations, seul un miracle a fait qu'il n'y a pas eu de graves accidents, d'épidémies de diverses maladies dont celles à transmission hydrique, des intoxications alimentaires, d'explosion de gaz, d'électrocution. Les élus chargés de la présentation du dossier de «rentrée scolaire, formation professionnelle et universitaire 2010/2011» n'y sont pas allés de main morte. C'était dans le cadre de la session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya tenue les 26 et 29 novembre. En présence des autorités civiles et militaires ainsi que les représentants des organisations civiles, les membres de l'APW ont donné un grand coup de pied dans la fourmilière. Films vidéo à l'appui des lettres et des chiffres de leur volumineux rapport, ils n'ont rien laissé passer de la situation de grands dangers que vivent quotidiennement les élèves dans les établissements scolaires des 3 paliers. Délabrement généralisé des infrastructures scolaires, matériels et équipements pédagogiques obsolètes ou brinquebalants, salles de classes aux murs de soutènement présentant des fissures inquiétantes ou soumises aux quatre vents faute de vitres, infiltrations d'eau de pluie, absence de portes et de fenêtres, câbles électriques dénudés à portée de mains des enfants, sanitaires sales à l'état de ruine, réservoirs d'eau potable rongés par la rouille ont mis à nu la défaillance totale des APC dans la prise en charge de l'entretien et de la maintenance des établissements scolaires du primaire. Particulièrement ceux de la commune chef-lieu de wilaya présentés come étant majoritairement livrés à l'abandon dans ce rapport riche en couleur, en insuffisances et en carences. Au fil de leurs investigations dans les 333 établissements scolaires des 3 paliers en charge de 129 319 élèves scolarisés dans wilaya, les membres de la commission d'enquête ont filmé des séquences insoutenables. Celles d'élèves au contact direct, malgré eux, de risques potentiels de graves accidents. Telle que présentée la situation a dépassé le seuil de l'intolérable particulièrement pour les 52 219 potaches du primaire dans la majorité des 218 écoles. Dans leur long rapport lu en présence de M Mohamed Ghazi wali de Annaba, les membres de la commission d'enquête de l'APW paraissaient vouloir mettre l'alerte au rouge en dressant un véritable réquisitoire à l'encontre des présidents d'APC, notamment ceux d'Annaba, Seraïdi, Chorfa. Des cantines sales, non équipées aux conduites de gaz voisinant avec des câbles électriques dénudées, des interrupteurs et des prises d'alimentation cassés, des femmes de ménage délaissant leur serpillière pour se transformer en cuisinières, des insectes et des rongeurs habitués de ces lieux généralement proches de sanitaires sales et nauséabonds, ont été les images vidéo les plus révélatrices d'une situation préjudiciable à la santé de nos enfants. Et lorsque dans certains établissements, s'ajoutent des réservoirs rouillés devenus des nids de bactéries car jamais entretenus, on peut affirmer que les maladies à transmission hydrique ne sont pas loin. Confronté au laisser-aller des communes en charges de leur entretien et maintenance, l'état des établissements scolaires dans la wilaya d'Annaba a atteint le point de non-retour. Ce rapport des élus de l'APW est une sérieuse mise en garde à destination des services de la wilaya. Faute d'investigations poussées, les mêmes élus n'ont fait qu'effleurer la situation aléatoire à l'université Badji-Mokhtar. Bien qu'elle ait été annoncée comme étant imminente, l'arrivée du nouveau recteur tarde à se concrétiser. A moins d'une autre nomination en catimini à ce poste, c'est un intérimaire qui, depuis la rentrée 2010/2011, se charge de gérer les affaires courantes. D'où l'inquiétude grandissante des représentants des différentes associations estudiantines au contact direct de moult problèmes auxquels sont confrontés les quelque 50 000 étudiants inscrits dans les 7 facultés, 40 départements pédagogiques, 7 écoles doctorales et 60 laboratoires de recherche.