Les entreprises publiques restent le maillon faible de l'économie nationale. L'Algérie enregistre une amélioration du climat des affaires, «lente mais sûre». Une amélioration qui se traduit par l'évolution haussière, depuis mai 2005, de l'indice de confiance des industriels des pays de l'Union européenne qui passe de 11 en mai 2005 à 3 en février 2006. Ce constat n'est pas établi par le gouvernement, ou encore par les institutions officielles de l'Etat, mais il est défendu par le forum des chefs d'entreprises, dans son dernier bulletin d'information. Cette analyse de la conjoncture économique vient conforter les indices «positifs» révélés par le Conseil de la Monnaie et du Crédit, qui a affirmé, dans une note publiée, samedi, que «l'Algérie a renforcé, d'une manière soutenue, la stabilité macroéconomique ces dernières années tout en réalisant une forte croissance». La croissance forte et soutenue, sous l'impulsion du programme de soutien à la croissance, la maîtrise de l'inflation ainsi que la position financière extérieure solide et la viabilité des finances publiques, sont des indices révélateurs de ces évolutions. La forte position financière extérieure nette de l'Algérie est reflétée par l'accumulation soutenue des réserves officielles de change, qui ont atteint les 61 milliards de dollars à fin février dans un contexte de réduction significative de l'encours de la dette extérieure à moyen et long terme. La consolidation particulière de la stabilité monétaire en 2005, avec un ratio de liquidités qui est tombé à 55 contre 61 en 2004, et la stabilité du taux de change effectif réel du dinar «constituent les éléments pivots des fondamentaux de l'économie nationale». Par ailleurs, les crédits à l'économie ont enregistré une «reprise significative». En termes de distribution de crédits, le secteur privé (870 milliards de dinars) reçoit, pour la première fois, un volume supérieur à celui distribué au secteur public (869 milliards de dinars). Le Forum des chefs d'entreprises ne perd pas de vue la persistance des prix élevés du baril de pétrole (+11%) qui permet à l'Algérie d'aligner des records d'excédents commerciaux. Comme toujours, la progression exponentielle des exportations des hydrocarbures ( 5 + 60%) maintient cette tendance. «Parallèlement les exportations hors hydrocarbures n'ont pas dépassé le seuil de 710 millions de dollars». Si on détaille un peu plus la nature des biens exportés (hors hydrocarbures), la tendance «est au pessimisme». En effet, l'essentiel de ces exportations proviennent, soit de la pétrochimie, soit de la vente des débris de fonte et de cuivre. Le seul produit constituant un avantage comparatif est la datte. Mais ses niveaux d'exportation restent assez faibles et dépassent rarement les 2 millions de dollars. Quant aux importations, elles sont en augmentation de près de 30%. «Concernant le secteur public, dans l'ensemble, la situation est atone (+0,8%)», lit-on dans le bulletin d'information. Pratiquement, les seuls secteurs ayant présenté une croissance significative sont l'énergie, les hydrocarbures et les industries extractives. «Les industries manufacturières « ne sont pas près de renouer avec la croissance (-5%)». En effet, pour le 7e trimestre consécutif, le niveau de production de l'industrie manufacturière publique «est baissier». Sur les sept secteurs composant cette industrie, deux seulement (matériaux de construction et chimie) connaissent une croissance de leur production. «Il est vrai qu'avec la perspective d'une privatisation qui peut venir à tout moment et la préférence affichée par le gouvernement dans ses choix quant à la conclusion de certains marchés publics, ne sont pas faites pour inverser cette tendance». Enfin, concernant le pouvoir d'achat des Algériens, le Forum insiste sur l'augmentation des prix. Cette augmentation provient uniquement des produits du groupe «Alimentation- Boissons alcoolisées» (+4,1%).