Il n‘y a que deux corps organisés qui peuvent évoluer chacun avec une cohésion interne et les deux en cohérence : l'armée et l‘administration. De la désignation de Ben Bella à celle de Bouteflika en 1999, aucun observateur ne peut l'ignorer sous peine de son discrédit, le général Lamari lui-même l'ayant publiquement souligné. Cependant, pour ce qui concerne l'élection présidentielle de l'année 2004, nombre d'observateurs affirmaient sans l'usage précautionneux du conditionnel que l'état-major soutenait Benflis et le reste Bouteflika. Les résultats sur le terrain avaient été au bénéfice de Bouteflika, entraînant la démission du chef d'état-major et l'aveu (publié dans la presse) d'un ancien officier supérieur de l'armée qui faisait son mea culpa en écrivant noir sur blanc qu'il s'était trompé dans ses analyses. C'était peut-être courageux que de le reconnaître et de le publier sur les mêmes pages où celui-ci donnait toutes les raisons pour lesquelles la victoire de Benflis allait être inéluctable. Cela allait également mettre en péril, à l'avenir, tout ce qui devait être une analyse. Si, donc, l'armée par le biais de son ex-chef d'état-major, et celui des «instructions d'en-haut» comme l'annonçait Boualem Benhamouda quand il était SG du FLN, faisait des incursions dans le champ politique, en disant se retirer de la politique politicienne, ce qui avait soulevé le couvercle de la marmite FLN, a-t-elle aujourd'hui passé ce mode d'emploi à l'administration ? A qui alors obéit l'administration sachant qu'en réalité, tant que la classe politique par le biais de partis politiques renonce à ses attributions, l'administration peut évoluer en force (politique) sous les ordres des «décideurs». S. I.