Le Parti national démocrate (PND) a raflé 80% des sièges du Parlement, contre 70% lors du précédent scrutin, ce qui montre qu'il a bien «mené» les législatives en vue de préparer la présidentielle 2011. Le parlement compte 518 sièges au total dont dix sont pourvus par le président lui-même. L'opposition égyptienne qui a boycotté les législatives au départ a été rejointe par le parti Wafd et les Frères musulmans au deuxième tour. Le taux de participation a été estimé par la commission électorale à 35% au premier tour et de 27% au second, mais des organisations de défense des droits de l'homme soulignent qu'il a été bien inférieur (10% et 5%). Par ailleurs, l'annonce des résultats définitifs du scrutin de l'élection législative égyptienne mettent un terme au débat relatif aux irrégularités et à la fraude marquant le scrutin. Pour bon nombre d'observateurs, l'année 2011 sera difficile et se focalisera plus que jamais sur la présidentielle, l'opposition ayant affiché son rejet de tout éventuelle réélection de Hosni Moubarak et même de la candidature de son fils Jamel. Ce sera sans nul doute au cœur de la campagne et des tractations politiques dans le pays. Par ailleurs, Washington a exprimé «des regrets» devant la fraude et les évènements houleux qui ont caractérisé le scrutin. Une sortie inattendue pour le Caire qui a réagi officiellement en la qualifiant «d'ingérence dans les affaires internes du pays». Pour M. Chadi Hamid du Centre Brookings Doha, «le Parlement de 2010 est sans doute le plus illégitime de l'histoire contemporaine de l'Egypte et nul ne peut le prendre au sérieux». Une lecture que partage l'opposition égyptienne ainsi qu'une partie de l'opinion internationale. Cela étant, sur les 508 sièges en lice, le PND en a remporté 420, 70 sont allés à des candidats indépendants et 14 à des formations politiques diverses. Le Parti du président Hosni Moubarak se retrouve désormais en position d'hégémonie.