, Alors que le concept d'«adaptation» aux changements climatiques supplante celui de «réduction» des émissions de gaz à effet de serre dans le discours dominant à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, Cancun (Mexique) est en train de suivre la voie tracée à Copenhague (Danemark) menant à l'échec des négociations internationales sur le document appelé à prendre le relais du protocole de Kyoto qui expirera en 2012. On parle d'ailleurs déjà de l'après-Cancun et les participants à cette conférence ont les regards tournés maintenant vers l'Afrique du Sud où se tiendra la prochaine rencontre. Dans cette impasse, l'Algérie, appuyée sur l'Espagne, joue le rôle d'intermédiation. C'est ce que révèle, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Cherif Rahmani, qui dirige à Cancun la délégation d'experts algériens en changements climatiques. Il s'agit de faciliter le rapprochement entre les différentes régions du monde : Union européenne, groupe des 77 plus la Chine, Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, les îles, etc… Leurs positions sur la question du climat s'opposent parfois. Des progrès sont faits sur la question des financements, de la création d'un fonds vert et de l'aide aux pays en développement, note le ministre. Sur la question du financement, précise M. Rahmani, la démarche consiste à tout mettre sur la table et à discuter. Pour M. Rahmani, il est nécessaire de soutenir les pays en développement en renforçant leurs capacités et en créant des centres de formation et d'anticipation. Tout le monde le sait, à force de le répéter, l'Afrique n'émet pas beaucoup de gaz à effet de serre, mais c'est le continent le plus vulnérable et l'Algérie en fait partie, rappelle le ministre. L'Afrique veut un transfert de technologies et une aide pour accroître ses capacités. Elle demande la création d'une institution de coordination qui facilite les échanges de brevets et la mise en place de moyens financiers pour le transfert de technologies. Il faut un juste partage des responsabilités, estime M. Rahmani qui confirme que les pays du Nord doivent se libérer de leur dette écologique selon le principe du pollueur-payeur. Le gros problème, fait remarquer le ministre, est le refus de certains pays de prendre un deuxième engagement chiffré.