La décision est prise. Le bureau du Conseil national de l'Ordre des architectes l'a annoncé hier lors de la conférence de presse qu'il a organisé en son siège, à Dely-Ibrahim. Cela pour mettre fin à la situation de crise qui est née juste après l'assainissement des listes de l'ordre des architectes. En effet, dans les recommandations du congrès qui s'est tenu les 18 et 19 décembre 2008 à Zéralda, il était question de passer à un stade supérieur dans l'organisation et d'asseoir les structures de l'ordre. Entre autres, assainir les listes. C'est cette question qui n'a pas plu aux anciens dont quelques uns ont été reconduits. Donc, la question qui fait que les structures intermédiaires, soit les conseils locaux couvrant plusieurs wilayas, devaient disparaître n'a pas été de leur goût. Il est alors évident que si l'on a des choses à se reprocher, on décide de ne pas laisser la machine de l'évolution ou de la progression fonctionner. Le premier travail est entamé par presque l'ensemble des membres du conseil. La liste des architectes bénéficiant de l'ordre et remplissant les conditions d'exercer se réduit comme une peau de chagrin ; sur plus de 8 000 agréments, le conseil n'accepte que 4 300 qui sont désormais inscrits au tableau national. Le travail a été fait par l'ensemble des responsables, entre autres, les présidents des conseils locaux de l'ordre des architectes qui sont à leur tour membres du conseil national. Cela n'allait pas se faire dans le calme, car il y a des intérêts énormes mis en jeu. Tous les architectes qui avait leur bureau d'études dans un flashdisc, tous ceux qui comme les coiffeuses ou certaines pharmaciennes louaient leurs diplômes et leurs agréments, tous ceux et celles qui ont quitté le pays depuis des années alors que leurs documents sont utilisés, tous les agréments qui circulaient même aux noms des morts ne bénéficient plus d'une reconduction. Enfin, toutes les mises à jour des cotisations (documents officiels ou documents imprimés localement par les responsables locaux) circulant librement sans que les cotisations ne soient comptabilisées ont été changées, les spécimens envoyés aux différentes instances et surtout celles dépendant du ministère de l'Urbanisme. Donc, c'était parfois du faux, allant au pire des cas où la signature et le cachet de l'architecte algérien sont apposés sur les plans et propositions de marchés des étrangers qui n'ont plus la possibilité d'user des largesses accordées au moment où le pays avait un genou à terre.