Pour la première fois depuis sa cérémonie d'investiture, Laurent Gbagbo s'est adressé à ses concitoyens hier mardi 21 décembre, lors d'une allocution télévisée sur la Radio Télévision ivoirienne. «Je suis le président de la Côte d'Ivoire», a martelé Laurent Gbagbo. Toutefois, il s'est dit «disposé à accueillir un comité d'évaluation sur la crise post-électorale».Ce comité aurait pour mission «d'analyser objectivement les faits et le processus électoral pour un règlement pacifique de la crise». Laurent Gbagbo entend laisser la porte ouverte pour des discussions, mais à une seule condition : que son adversaire, Alassane Ouattara, reconnaisse qu'il a perdu la présidentielle et qu'il respecte les lois ivoiriennes. Même si par le passé, le locataire du palais présidentiel a accepté de modifier la loi fondamentale pour permettre à Alassane Ouattara de concourir à l'élection suprême, aujourd'hui, Laurent Gbagbo ne semble en aucun cas prêt à faire la moindre concession sur une légalité institutionnelle qui vient de lui offrir un deuxième mandat à la tête de l'Etat. Même s'il déclare que la communauté internationale a déclaré la guerre aux Ivoiriens et que cela ne peut être accepté, Laurent Gbagbo est tout de même conscient de son niveau d'isolement à l'extérieur des frontières. Pour sortir de cette situation, il se dit prêt à accueillir un comité international d'évaluation de la crise post électorale dirigé par l'Union africaine. Une idée qui fait au mieux sourire dans l'entourage d'Alassane Ouattara. Mardi, un très proche de Guillaume Soro estimait que les propositions de dialogue de Laurent Gbagbo n'ont pour seul but que de «gagner du temps» et que ses manœuvres de diversion pour tenter de diviser la communauté internationale n'ont aucune chance d'aboutir. Le camp Ouattara accuse le président sortant d'organiser, via ses services, des représailles contre les opposants et rejette fermement son offre de dialogue. Comme geste d'apaisement, le camp Gbagbo annonce la levée du couvre feu nocturne.Mais pour Anne Ouloto, porte parole d'Alassane Ouattara, il n'y a pas de dialogue possible.