Le couvre-feu nocturne, décrété à la veille du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire le 28 novembre, a été une nouvelle fois prolongé pour une semaine avec un allègement. Initialement prévu de 19h00 à 06h00 du matin (locale et TU) puis réaménagé de 22h00 à 0500 du matin, le couvre-feu prolongé lundi par un décret du président Laurent Gbagbo court désormais pour une semaine de minuit à 05h00 du matin, à partir de mardi. Il a été institué en raison du climat politique et social marqué par des violences post-électorales.Notons par ailleurs que l'ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, déclaré vainqueur, tout comme le président sortant Laurent Gbagbo, au second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, veut s'installer dès jeudi dans ses "prérogatives", indique un communiqué de Guillaume Soro transmis à l'agence Xinhua. Pour installer "le gouvernement légal et légitime" d'Alassane Ouattara dans ses "prérogatives", son Premier ministre Guillaume Soro a annoncé lundi l'installation d'un nouveau directeur général à la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) et la tenue d'un conseil de gouvernement à la Primature. La RTI contrôlée par les partisans de Laurent Gbagbo, tout comme la Primature, est sous haute surveillance de l'armée fidèle au présidentsortant. "Conformément à la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité de l'Onu du 8 décembre qui fait obligation d'installer le gouvernement légitime de Côte d'Ivoire dans ses prérogatives, le gouvernement au complet se rendra jeudi dans les locaux de la RTI pour y installer le nouveau directeur général et, vendredi, le gouvernement au complet tiendra le conseil de gouvernement dans les locaux de la Primature au Plateau", indique le communiqué. Ces dispositions devraient permettre de "faire face aux préoccupations des Ivoiriens et abréger les souffrances des populations", selon le communiqué. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, tous deux présidents déclarés, ont formé chacun son gouvernement. Laurent Gbagbo contrôle l'appareil d'Etat avec le soutien de l'armée tandis qu'Alassane Ouattara soutenu par la communauté internationale est retranché dans un hôtel d'Abidjan transformé en véritable bunker sous la surveillance des casques bleus de l'ONU et d'éléments des Forces nouvelles (ex-rébellion). Lundi, des soldats favorables à Laurent Gbagbo ont bloqué pendant des heures les voies d'accès à l'hôtel où vivent M. Ouattara et son équipe après des escarmouches entre militaires des deux camps. R.I