Une réponse au propos tenus par le Premier ministre israélien, Netanyahu, estimant qu'un accord «intérimaire» avec les Palestiniens «pourrait être une solution» au conflit. Confiant du soutien indéfectible de ses alliés, les Etats-Unis et l'Union européenne, voire même le Quartette présidé par Tony Blair, Netanyahu a déclaré qu'«il pourrait y avoir une situation dans laquelle les discussions avec les Palestiniens se heurteraient à un mur constitué par les questions de Jérusalem (El-Qods) et du droit au retour des réfugiés palestiniens». Questions qui constituent non pas un mur difficile à franchir, mais la base fondamentale de tout ce qui a été et continue de l'être dans le conflit israélo-palestinien et le conflit israélo-arabe : droit à la terre, droit à un Etat palestinien souverain, El-Qods capitale de cet Etat et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Pour Nabil Abou Roudeina, «le temps est venu de trancher les questions de statut final et d'établir un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967». Le moment choisi par le Premier ministre israélien pour tenir ces propos n'est pas fortuit. Il coïncide avec la célébration par les Palestiniens du deuxième anniversaire de l'agression barbare israélienne contre Ghaza, la reconnaissance par des Etats de l'Amérique latine de l'Etat Palestinien sur les frontières de 1967 et aussi après que Washington ait reconnu son incapacité d'amener israël à geler l'extension de ses colonies ne serait-ce temporairement. A cela vient s'ajouter la politique menée par le gouvernement de Netanyahu : implantation des colonies, judaïsation d'El-Qods, agressions et arrestations de Palestiniens, adoption de lois israéliennes dont celle portant sur «le caractère juif» de l'Etat d'Israël… Netanyahu poursuit la politique tracée par David Ben Gourion, fondateur de l'Etat sioniste, qui a déclaré en 1948 devant l'Etat-major israélien que «nous devons utiliser la terreur, les assassinats, l'intimidation et la confiscation des terres». Ainsi, les Israéliens sont loin d'aspirer à une paix juste et durable avec les Palestiniens. Si l'année 2010 a marqué le retour en force des fondements sionistes sur lesquels Israël s'est érigé, les propos de Netanyahu pour mettre en stand-by les discussions sur le statut d'El-Qods et le retour des réfugiés dans tout processus de négociation marqueront 2011, d'autant plus que l'opinion internationale, sociétés civiles et bon nombre d'Etats dans le monde ne cessent d'acculer Israël. Par la même occasion, c'est une interpellation des membres du Conseil de sécurité. Ces derniers n'ont pas cessé de faire preuve du deux poids deux mesures dans leur politique en direction de la question palestinienne. A ce propos, il est utile de rappeler la position de Washington mettant en garde contre toute solution unilatérale, menaçant d'utiliser son droit de veto au lendemain de l'annonce par le Brésil de sa reconnaissance de l'Etat palestinien dans les frontières de 1967, rejoint depuis par d'autres Etats du continent dont, hier, l'Equateur.