Les habitants vivent dans l'attente d'un avenir meilleur. La population locale ne cesse d'adresser aux élus communaux par des courriers ses doléances à qui elle réclame des solutions. Le maire Sebah Nacer, d'obédience RND et ancien militaire de carrière ( 25 années de service), assure comme un chef d'orchestre l'harmonie entre les membres de son exécutif appartenant à diverses tendances politiques. Ce maire, à qui nous avons rendu visite, défend bec et ongles les desiderata des citoyens de sa commune en quête d'une vie sereine. Alors que nous discutions avec Sebah Nacer, sa secrétaire fit irruption dans son bureau pour lui remettre un courrier venant d'être réceptionné. Le maire est en fait saisi par une pétition des citoyens, dûment signée et l'identité des pétitionnaires clairement déclinée. Cette pétition est un SOS lancé en direction de l'exécutif communal pour qu'il intervienne auprès des autorités de la wilaya afin d'apporter les solutions aux multiples attentes locales. Grosso- modo, les habitants d'Aïn Djasser revendiquent pacifiquement l'affectation à leur localité des projets de développement et l'amélioration des conditions de vie. Le social, l'économique et le culturel sont le parent pauvre de la localité, demeurée retardataire faute d'un vrai décollage comme assise du développement. Aïn Djasser vient d'acquérir une dimension réelle de chef-lieu de daïra grâce surtout au plan quinquennal 2010-2014. La maire en est conscient : l'atout majeur d'Aïn djasser est la disponibilité de terrains, ce qui facilite l'implantation des projets souhaités. En priorité, il faut doter Aïn Djasser des services publics indispensables à la présence de l'Etat, garant de l'amélioration du quotidien de la population. Il n'y a pas de santé à Aïn Djassser Le point noir d'Aïn Djasser est, selon le maire, reste la santé, que les citoyens qualifient de catastrophique, en raison de l'absence de structures appropriées et de prestations médicales. Ils n'y a pas d'ambulances pour assurer les évacuations des malades alors qu'Aïn Djasser et ses environs sont le théâtre de fréquents accidents qui surviennent sur la RN 75 reliant Batna à Setif. D'où l'épineux problème d'évacuation des blessés. A Aïn Djasser, il n'y a pas d'hôpital ni de permanence médicale. Le prétexte avancé est le manque de cadres médicaux. Quatre médecins généralistes examinent chaque jour près d'une centaine de personnes et il n'y a point de médecins spécialistes. Aïn Djasser est dépourvue d'une maternité et la situation est vraiment critique. La majorité des femmes accouchent lors de leur évacuation vers l'hôpital Ali-Nemeur de Merouana (40 km), d'Aïn Soukhna (20 km, wilaya de Sétif) ou de Batna (65 km). Les citoyens attendent des autorités l'implantation d'un hôpital à Aïn Djasser d'au moins de quatre- vingts lits, avec possibilité d'extension à l'avenir. Le maire espère même l'aménagement dans ce futur hôpital d'un pavillon de maternité. L'antenne de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) mériterait, selon lui, d'être installée à Aïn Djasser qui est plus importante que Sériana. La population étant de l'ordre de 26 000 habitants dont 17 000 concentrés au chef-lieu de la daïra et Aïn Djasser est situé sur un axe routier distributeur de 128 km, ouverte sur trois wilayas que sont Sétif, Mila et Oum El Bouaghi. Une jeunesse livrée à elle-même Avec la démographie galopante et l'exode rural provenant des commues avoisinantes du chef- lieu de daïra, le nombre de jeunes augmente d'une année à l'autre. Elle est livrée à elle-même, faute de structures, de moyens et d'encadrement. L'équipe de football d'Aïn Djasser évolue en division régionale et la localité n'a toujours pas de stade. Les entraînements et les rencontres officielles se déroulent au complexe sportif de la station thermale de Hammam Soukhna (20 km, wilaya de Sétif). Le terrain d'assiette étant disponible, qu'attendent les autorités de wilaya pour doter Aïn Djasser de son stade ? Sur le plan culturel, la situation est des plus indigentes. A part une bibliothèque modeste, construite sans projection sur l'avenir, rien n'est offert à cette jeunesse. Il n'y a pas de centre culturel mais une maison de jeunes banale dont la gestion est assurée par le filet social, un provisoire qui dure. La salle polyvalente est plutôt celle d'un quartier mais pas d'une ville, de surcroît chef-lieu de daïra. «Heureusement, nous dit le maire Sebah Nacer, que la police et la gendarmerie réussissent à contrecarrer la délinquance juvénile et les tentatives d'implantation du trafic de la drogue à Aïn Djasser. Pour ce qui est du secteur de l'éducation, Aïn Djasser compte 1 lycée et 2 CEM. Dans un seul CEM, l'on dénombre un effectif de 950 élèves, une surcharge hors norme qui se passe de commentaires. La localité devra être pourvue d'un troisième CEM et d'un groupe scolaire au niveau du primaire. Un deuxième CFPA pour mieux prendre en charge la demande en formation professionnelle aurait été accordé récemment par les autorités. C'est la seule bonne nouvelle pour l'instant. (A suivre)