Le médiateur de l'Union africaine, le Premier ministre kenyan Raila Odinga, est arrivé, hier matin à Abidjan, pour des discussions avec Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara en vue de trouver une issue à l'impasse politique en Côte d'Ivoire. Les efforts de M. Odinga se conjugueront à ceux consentis par les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert), mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) en déplacement eux aussi dans la capitale ivoirienne, hier. Le Premier ministre kenyan a déclaré à la presse qu'il allait «effectuer une mission de protection de la démocratie et de la voix du peule en Côte d'Ivoire». La délégation de la Cedeao pour rappel a tenté la semaine dernière une mission à Abidjan sans résultats palpables. La Sierra Leone a rappelé, hier, que la Cédéao entendait obtenir «le départ du président sortant (Gbagbo, ndlr) et avertit que cela ne ferait l'objet d'aucun compromis, la discussion ne devant porter que sur les conditions pour «faciliter» son retrait. Un retrait non encore envisagé par l'ex-président ivoirien, réaffirmant sa position relative au départ des forces onusiennes du pays. L'impasse politique survenue en Côte d'Ivoire après l'annonce des résultats du scrutin présidentiel de novembre dernier a plongé le pays sur la voie de l'instabilité, avec un risque de guerre civile, vu l'absence de toute possibilité de dialogue entre les deux camps, ceux de Gbagbo et Ouattara, pour éviter au pays une situation chaotique. Les chances de réussite de la mission des médiateurs africains sont très minces où il est question de rencontrer le président sortant Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme le président de la Côte d'Ivoire.