Il ne faut pas être expert en sociologie pour analyser les affrontements des cités-dortoirs et autres ghettos, où des jeunes et moins jeunes, sans avenir ou plutôt une absence d'espoir pour l'avenir, et sans travail décent se sont défoulés sur tout ce qui a trait à l'Etat. Dans ce chapitre, il est important de souligner dans ce contexte, que les pouvoirs publics ont procédé manu-militari à faire déguerpir des marchands ambulants des fruits et légumes du marché communément appelé Trig El-Oued, mais aussi par la fermeture d'une vingtaine de commerces des fruits et légumes et autres commerces dans ce même site, où la population fait ses emplettes à des prix raisonnables. Aussi, il est injuste de notre part d'acculer les pouvoirs publics dans cette affaire qui a pris des proportions dangereuses dans la wilaya de Mascara, où il etait plus «intelligent» de trouver une solution à ces centaines de jeunes qui se sont retrouvés sans travail et sans ressource pour faire chauffer la cocote au quotidien. Ainsi, des milliers de familles se sont retrouvées du jour au lendemain de cette décision irréfléchie au bord de la misère sociale. Les prémices d'une révolte généralisée étaient manifestement visibles et les risques d'une dégénérescence ont été palpables où le tout était enveloppé dans une misère totale et ses séquelles sociaux. Le où les auteurs de cette délocalisation du marché hebdomadaire des plus pauvres et dont la troisième couche de la société trouvait son compte, sont autant d'indices qui témoignent d'une société en quête de repères après les avoir tout simplement perdus. Ce qui importe pour ces milliers de familles «égarées», c'est d'acheter au marché aujourd'hui pour nourrir au mieux ses enfants. Les pleins pouvoirs que s'octroie une seule personne pour faire affamer des milliers de populations est inconcevable dans un Etat de droit où il était plus subtil de faire asseoir un comité de sages pour ausculter la situation de cette délocalisation dont parait-il, le ministre de l'Intérieur a instruit les autorités wilayales pour mettre en œuvre cette décision. Des citoyens rencontrés dans le nouveau marché des fruits et légumes ouvert à cette circonstance, qui est, en effet, un ancien dépôt de la CCLS, n'a pas été du goût de la plupart des citoyens de Khessibia, faubourgg Boulilef, Medbeur, Baba-Ali, Mamounia et autres quartiers qui sont obligés de prendre des moyens transport qui reviennent encore plus cher que celui du fameux marché couvert du centre-ville dont le baromètre demeure celui du prix libre où le permis de voler est devenu le maître des lieux. «Les responsables ou les décideurs sont ceux qui sont responsables de l'exécution des plans, ils ont également un rôle clef à jouer en encourageant la participation du public dans le cadre de la fameuse bonne gouvernance criée haut sur les toits, en permettant à la population de discuter leurs décisions et la façon dont elles sont prises. Malheureusement, nous sommes loin des idées neuves pour sortir de l'impasse. Je dois débourser environ 120 dinars pour trouver un véhicule pour qu'il me ramène à Mamounia. Où sont ces marchés de proximité ? La plupart des personnes rencontrées sont unanimes quant à cette décision qui arrange uniquement les gens aisés qui se permettent avec leur véhicules d'acheter ce qu'ils veulent. Dans un autre contexte, à la place Cheikh El Ouijdi, derrière le stade Meflah-Aoued, qui peut contenir provisoirement des jeunes vendeurs ambulants des fruits et légumes en attendant la régularisation de leur situations administratives, sont constamment chassés par les forces de l'ordre sur injonction des responsables locaux. Les vendeurs ambulants jouent le rôle des commerces de proximité tels que nous les connaissons ou en termes de structures on retrouve que ces activités sont gérées par une seule personne, une famille ou parfois un collectif. Il est important de souligner, que certaines personnes au niveau du chef-lieu de la wilaya, à l'exemple des autres régions du pays où des personnes ont choisi d'être auto-entrepreneurs, mais la totalité sont devenus par précarité à cause des très faibles opportunités de trouver un emploi stable dans ce qui est communément appelé le secteur informel. Dans ce contexte déplorable, des pères de famille et des jeunes marchands ambulants qui sont mis à rude épreuve, à l'exemple de la daïra de Tighennif, dont le marché des fruits et légumes a été complètement rasé et transféré vers la zone industrielle. Cela a été très mal accueilli par la population. Idem, pour la daïra de Sig qui a vu ses marchands ambulants chassés impitoyablement sans solution aucune. Quand des responsables se font servir par camionnette entières de fruits et légumes, le peuple est tout nu. L'action des pouvoirs publics s'apparente de plus en plus au monologue d'un club d'autistes souvent très mal conseillés par des maîtres censeurs au niveau local.