, En premier lieu réticents vis-à-vis de la révolte du peuple tunisien contre le règne sans partage de leur président, l'opposition réprimée, les droits confisqués et des conditions de vie déplorables, les messages de soutien au peuple affluent, surtout des pays arabes. Depuis la sortie inattendue, pour les régimes arabes surtout, du peuple tunisien dans la rue, ces mêmes régimes craignent pour leur règne, eu égard à leur large impopularité et leur illégitimité. Au risque de voir la révolte se propager, puisque les même ingrédients de répression nourrissent les pouvoirs arabes, les dirigeants arabes chercheront par tous les moyens d'éviter que le même scénario ne se reproduise chez eux, en envoyant des messages de soutien au peuple tunisiens, eux qui ont érigé des républiques bananières rien que pour faire durer éternellement leur règne. Ainsi donc, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé hier, le peuple tunisien à «préserver la sécurité et la stabilité» du pays, après un mois de manifestation sans précédent. Le secrétariat général de l'OCI s'est dit, dans un communiqué rendu public, «solidaire du peuple tunisien qu'il exhorte à préserver la sécurité et la stabilité du pays, théâtre de pillages et de mises à sac.» Ladite organisation a exprimé «l'espoir que la Tunisie réussira à surmonter ces événements par la solidarité et l'unité de son peuple et à concrétiser ses aspirations à la démocratie et à la bonne gouvernance», selon toujours le même document. Lui emboîtant le pas, le gouvernement koweïtien a exprimé son respect au «choix du peuple tunisien et espère que la stabilité sera rétablie», a indiqué un communiqué du ministre des Affaires étrangères, cheikh Mohammed Al-Sabah. Selon lui, «l'Etat du Koweït respecte les choix du peuple tunisien frère (...) et exprime l'espoir que la sécurité et la stabilité seront rétablies», a t-il précisé dans ledit communiqué publié samedi soir par l'agence officielle Kuna. Il espère que «le peuple tunisien surmontera la délicate situation pour (...) parvenir à un consensus national afin de faire prévaloir les intérêts nationaux et éviter le chaos.» Le Yémen a exprimé, quant à lui, «son respect de la volonté du peuple tunisien frère et son droit à choisir librement ses dirigeants, et souhaite la paix et la stabilité à la Tunisie», selon un responsable yéménite, cité par des médias. Il y a lieu de rappeler que depuis la mi-décembre, les Tunisiens sont sortis dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol quant à une situation de déliquescence qui n'a que trop duré, ce qui a contraint le président Zine El Abidine Ben Ali à fuir le pays vendredi dernier, en direction de l'Arabie Saoudite. Le président du Parlement, Foued Mebezzaâ a été nommé au poste de président de la République par intérim par le Conseil constitutionnel qui a déclaré la vacance de la présidence de la République. Il a prêté serment samedi, tout en promettant que «les Tunisiens sans exception et sans exclusive seraient associés au processus politique du pays.» Juste avant lui, le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi avait assuré l'intérim avant de réclamer l'application l'article 57 de la Constitution concernant la vacance de la présidence de la République.