Décédé l'année dernière, à l'âge de 87 ans, suite à une longue maladie, le regretté artiste peintre a laissé derrière lui d'imposantes œuvres picturales. Des artistes et des amis qui l'ont côtoyé et plusieurs anonymes ont assisté à cet après-midi commémorative. Le directeur de général de l'Agence algérienne pour le rayonnement (AARC) et galeriste, M. Mustapha Ourif, a, dans son intervention, loué les qualités de l'artiste. « C'était, dira-t-il, un miniaturiste très ouvert sur la modernité. L'œuvre d'Ali-Khodja repose particulièrement sur la couleur.» M. Orif est remonté dans le temps en revenant sur les balbutiements du défunt. Il s'est familiarisé avec la miniature et l'enluminure auprès de ses oncles maternels, Omar et particulièrement Mohamed Racim, maître de la miniature. De son côte, le fils d'Ali Khodja, Abderrahamne, a retracé le parcours de son paternel. «Un homme, selon lui, féru de musique andalouse et de musique universelle.» Arrière petit-fils du dey d'Alger, Ali Ali-Khodja est issu d'une vieille famille d'origine ottomane. Après la mort de son père en 1927, il est recueilli par ses oncles maternels dont l'un est le miniaturiste Mohamed Racim. De 1929 à 1937, Ali Khodja fait ses études à l'école de Saint-Eugène puis à celle d' El Biar. A partir de 1933, il est élève d'Omar Racim, son autre oncle maternel, au cours pratique de calligraphie et d'enluminure près de l'Ecole des beaux-arts d'Alger, de Mohamed Racim et d'Andrée Du Pac. A partir de 1941, Ali Khodja expose dans plusieurs salons et reçoit, en 1942, la «Bourse Sivry», première bourse de la ville d'Alger (section miniature). Aux côtés, notamment, de Hemche, Temmam, Yellès et Ranem, il participe en 1944 à l'exposition des «Jeunes peintres et miniaturistes musulmans d'Algérie» organisée par Mohamed Racim. En 1945, il est dessinateur au bureau d'études du service de l'artisanat, où il retrouve Sid-Ahmed Kara. Il présente, en 1946, une première exposition personnelle et reçoit de nouveau la bourse de la ville d'Alger (section miniature). Il est coopté, en 1947, par la Société des artistes algériens et orientalistes et participe à une exposition collective en Scandinavie, à Stockholm, Oslo et Copenhague, dans laquelle il présente deux miniatures Intérieur mauresque, Environs d'Alger et deux enluminures. En 1950, il figure dans l'exposition des peintres de la revue Soleil fondée par Jean Sénac. Il reçoit, en 1961, la médaille d'or du «Meilleur ouvrier de France». Nommé au Musée des arts et traditions populaires de 1948 à 1961, il est, ensuite, recruté comme professeur de décoration par l'Ecole des beaux-arts d'Alger où il enseignera jusqu'en 1994. Ali Khodja participe à partir de 1962 aux premières expositions organisées à Alger après l'indépendance, est, en 1963, membre fondateur de l'Union nationale des arts plastiques (UNAP) et participe, en 1964, à son premier salon annuel. Il crée en 1966 pour les «Ballets algériens» un ensemble de costumes qui ne seront pas réalisés. En 1969, plusieurs de ses œuvres sont exposées au 1er Festival panafricain d'Alger. En 1970, le grand prix national de peinture lui est attribué et, en 1987, la médaille du mérite national. Ali Khodja est, également, membre du jury international de la première Biennale internationale des arts plastiques d'Alger, en 1987, et président du jury de la deuxième Biennale en 1989.