La collusion entre l'Etat sioniste et l'Egypte, approuvée par l'Arabie Saoudite et la Jordanie, est une des principales explications au refus du premier à se conformer à la résolution des Nations unies et aux appels de toutes provenances l'invitant à cesser immédiatement son agression contre la population de Ghaza, qui en est à sa vingtaine journée. L'Etat hébreu ne se serait pas engagé dans une opération militaire de l'envergure que mène son armée, et surtout sans scrupule des pertes humaines qu'elle inflige à la population ghazaouie, s'il ne s'était pas assuré au préalable de l'acquiescement des pays en question et leur engagement à neutraliser toute tentative de réaction anti-israélienne solidaire du monde arabe officiel en mesure de mettre diplomatiquement Tel-Aviv en difficulté et au ban des accusés. Israël en «bras armé» et le trio arabe en pompier diplomatique au sein de la Ligue arabe. Le scénario est évident depuis avant même le déclenchement de l'invasion et se vérifie avec le refus que ce dernier vient d'opposer à la convocation d'un sommet arabe extraordinaire à Doha proposée par l'émir du Qatar. Même venant tardivement, la tenue de ce sommet a été déclarée inacceptable par le trio, dont la mission est de rendre impossible tout «sursaut officiel» arabe en mesure de contrecarrer les objectifs assignés à l'opération «Plomb durci», dont il partage les finalités avec l'agresseur sioniste. C'est peu dire que le plan d'agression sioniste a eu la caution des autorités égyptiennes, saoudiennes et jordaniennes. Israël a été expressément et fortement encouragé à entreprendre sa réalisation, l'Egypte allant jusqu'à lui fournir, par le biais de ses services secrets, des informations sur «l'état d'esprit de la population ghazaouie et les faiblesses militaires du Hamas», et plaidant de leur point de vue en sa faveur et en son «succès rapide». Le déroulement des évènements ayant contredit et ces informations et l'optimisme en une intervention brutale mais brève, Israël et le trio arabe ne peuvent plus masquer leur connivence. D'où leur coordination diplomatique à faire aboutir le même scénario de sortie de crise. A savoir la mise hors jeu du Hamas dans tout accord de cessez-le-feu. En ne lui reconnaissant pas le statut d'interlocuteur, qu'ils octroient à la seule Autorité présidée par Mahmoud Abbas (sans prise aucune sur les réalités dans la bande de Ghaza et même dénuée de toute légitimité en tant que telle depuis la fin de mandat le 9 janvier de son Président). Les Israéliens, les Egyptiens et leurs deux autres alliés en crime voudraient en somme obtenir diplomatiquement ce que des semaines d'agression et de tueries n'ont pu atteindre : «le règlement de l'affaire palestinienne» aux conditions ayant cimenté leur entente. Qui sont pour l'essentiel l'élimination militaire et politique de leur ennemi commun, le Hamas, la mise sous leur tutelle conjointe du peuple palestinien et un arrangement enterrant le projet de création d'un Etat palestinien indépendant et disposant de tous les attributs de la souveraineté, notamment celle de choisir ses dirigeants.