Le massacre des Palestiniens civils se poursuit et le nombre des victimes de l'agression israélienne ne fait qu'augmenter de jour en jour. Le bilan s'est en effet alourdi avec plus de 900 morts dont un tiers d'enfants. Les attaques israéliennes qui se sont intensifiées ces derniers jours ont plongé les Ghazaouis dans une tragédie à multiples facettes. C'est la catastrophe à tous les niveaux en attendant le cessez-le-feu à travers l'application de la résolution 1860 de l'Organisation des Nations unies (ONU). Et en attendant aussi la décision qui découlera du sommet arabe extraordinaire de Doha (Qatar) prévu vendredi prochain, une initiative lancée par l'émir qatari et à laquelle l'Algérie a adhéré. Ainsi, après moult hésitations, les dirigeants arabes ont pris la décision de se réunir. Ils le feront même à deux reprises après avoir assisté, impuissants, durant plus de deux semaines, au carnage. L'appel à un sommet arabe a été lancé à deux reprises avant celui de vendredi, qui est donc le troisième du genre, depuis le début des agressions contre les populations de Ghaza, mais les deux premières tentatives ont échoué. Que de temps perdu dans l'échange des accusations entre dirigeants quant à ce silence et à cette passivité face aux attaques israéliennes ! D'ailleurs, les différentes manifestations à travers le monde arabe, dénonçant les attaques de l'armée sioniste, ont été beaucoup plus marquées par la dénonciation du silence des régimes arabes. Les dirigeants arabes ont, en effet, attendu près de trois semaines avant de décider de se réunir à deux reprises pour daigner se pencher sur la tragédie palestinienne et sur les massacres quotidiens subis par les populations civiles à Ghaza. Quel impact sur la réunion de Doha qui interviendra à quatre jours du sommet économique arabe ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps même si les résultats sont connus d'avance ? En effet, ces questions méritent d'être posées, même si on sait que le Conseil de sécurité n'a rien changé à la situation à Ghaza, et aussi que les divergences entre les pays arabes se sont déjà installées. La position de l'Egypte qu'a rejoint l'Arabie Saoudite, par rapport à cette réunion illustre bien cette divergence. Selon les informations rapportées par les agences, l'Egypte comme l'Arabie Saoudite n'adhèrent pas à cette initiative, préférant laisser les pourparlers pour le sommet économique prévu au Koweït. C'est, pour l'Egypte, peut–être une manière de vouloir donner plus de chance à son initiative qui a connu hier un nouvel épisode de négociations avec les représentants de Hamas. Et de réussir ainsi à arracher une certaine crédibilité auprès de ses alliés au détriment des populations palestiniennes. En attendant le cessez-le-feu, la mort à l'arme chimique poursuit les Ghazaouis. S. I.