C'est à l'occasion de l'inauguration de son nouveau siège, situé au sein de l'école primaire Tebbal dans le quartier Fekharine, que la SLAM a abrité jeudi dernier une table ronde animée par le Dr Yahia Ghoul, fondateur de l'illustre association Nassim El-Andalous, musicologue par passion et cardiologue de profession à Houston (Texas). D'emblée, l'hôte de la SLAM invita l'assistance composée de musiciens et de membres d'associations musicales à un débat ouvert. «Il faut cerner, sérier les problèmes, faire un diagnostic et appliquer la thérapie appropriée», devait-il souligner. Et de constater : «Il y a quelque chose qui nous empêche d'aller de l'avant». Tel un leitmotiv, le concept de langage musical revenait souvent dans son discours: «Il faut encourager les jeunes à apprendre le solfège». Il illustrera son propos en donnant l'exemple d'une élève américaine qui a appris à jouer de l'alto (en 3è et 4è position) en l'espace de trois mois grâce à ce type d'enseignement (qu'il dispense parallèlement à sa spécialité cardio-vasculaire, n.d.l.r). A propos de Nassim El-Andalous, il ne manquera pas de dire que «si c'était à refaire», il ne rééditerait pas l'expérience eu égard aux mutations intervenues depuis, inhérentes au mode d'initiation à la musique. Notons dans ce contexte que des cours de solfège sont donnés par le Conservatoire municipal du Méchouar. A notre connaissance, seules deux associations peuvent se targuer de maîtriser le langage musical : El-Anasser de Miliana et Fen El-Açil de Koléa. Intervenant dans le débat, l'ancien ambassadeur de l'Algérie au Liban, M. Taleb Bendiab Choaïb, mettra l'accent sur la nécessité «protocolaire» de la création d'un grand orchestre local ainsi que l'urgence d'investir dans le domaine académique, en perspective de l'ouverture du Centre national de la musique andalouse de Mansourah. Il faut mentionner à ce titre deux échecs : la disparition de «l'orchestre de Tlemcen», initié par Benkalfat Fayçal, et l'avortement du projet libellé «Le club pour la convivialité et la dilection» concocté par Salah Boukli. Pour sa part, le Dr Yahia Ghoul déplora l'absence de l'élite tlemcénienne dans les grands rendez-vous, en l'occurrence le Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes qui se tient chaque année à Alger. Il ne manquera pas de décocher des flèches sur la personne de Rachid Guerbas qui dirige l'orchestre national. Au fait, sur quelle base a été constitué l'orchestre dit régional ? M. Borsali Mounir, président du Cercle des jeunes algériens ne tarira pas d'éloges à l'endroit de l'illustre hôte de Houston en rappelant à l'assistance les différentes «missions» culturelles qu'avaient accomplies ce dernier à Tlemcen. Hadj Baghadli, président de la SLAM, regrette quant à lui l'absence de concertation entre les associations de «l'école de Tlemcen» (Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et Oran) qui semblent séparées par un mur d'incommunicabilité. D'autres points ont été abordés à cette occasion, entre autres la problématique des rythmes, le respect de l'authenticité (texte et musique), la question de l'annulation du festival de la musique andalouse à Tlemcen, les moyens d'évaluation d'un document musical, les critères de sélection (grand orchestre), la constitution d'une banque de données (au niveau des associations), la création d'ateliers (formation instrumentale), la culture patrimoniale...