La wilaya de Chlef dispose d'une superficie agricole totale de 262.511 ha, dont 203.230 ha de superficie agricole utile et une superficie irriguée de 16.534 ha. La superficie consacrée aux agrumes est de 5.784 ha, ce qui la classe en quatrième position après la céréaliculture, les fourrages et le maraîchage. Pour la campagne 2007/2008, la production d'agrumes a atteint 650.850 quintaux, soit une valeur de 228 milliards de centimes. Ces résultats sont faibles comparés à ceux des années 1970 où la production atteignait environ 1.200.000 quintaux dont une quantité importante était réservée à l'exportation vers l'étranger bien que la superficie était pratiquement la même. Elle avoisinait quelque 6.000 hectares. Cette chute de la production est due à plusieurs facteurs, parmi lesquels les plus importants sont le vieillissement des plantations (40% ont plus de 50 ans), la pollution, l'augmentation des prix des engrais et des produits de traitement et l'irrigation. Pour ce dernier point, il convient de signaler qu'une superficie d'environ 1.000 hectares, irriguée par le barrage de Oued Fodda, ne peut l'être depuis les années 1990 car elle est située en zone interdite. Le taux d'envasement important du barrage cité ne permet pas la tenue de réserves. Devant cette situation, une réhabilitation des agrumes est plus que nécessaire. Dans ce contexte et à la faveur des avantages du Fonds national de régulation et de développement de l'agriculture (FNRDA) mis en oeuvre en septembre 2000, 1.200 hectares ont été plantés. Leur rendement à 100% sera atteint dans les deux ou trois prochaines années. Actuellement l'on nous précise que leur rendement est d'environ 50%. D'autres mécanismes d'encouragement sont utilisés afin de stimuler les fellahs. Par encouragement, il faut entendre un montant de 140 DA pour chaque plant arraché. L'Etat encourage l'arrachage des vieilles plantations devenues improductives. Pour les variétés des agrumes, selon un spécialiste du domaine, leur nombre est toujours de 25 comme par le passé mais pour neuf d'entre elles, la superficie qui leur est consacrée est insignifiante. Les agrumiculteurs ont porté leur choix sur les variétés précoces telles que la thomson navel (1.198 ha), la washington navel (2.239 ha), la clémentine (441 ha). Ces trois variétés occupent à elles seules 67,04% de la superficie consacrée aux quatorze principales variétés cultivées. Il existe une gamme variétale qui permet de produire des oranges durant la période s'étalant du mois d'octobre à celui de juin. Selon ce même spécialiste, l'exportation reposait en grande partie sur les variétés occultées actuellement, qui sont essentiellement les variétés tardives, c'est-à-dire celles mûrissant de février à mars. Pour l'irrigation, notre interlocuteur préconise l'eau du barrage car elle offre plusieurs avantages : «C'est une eau qui contient des éléments minéraux indispensables à la vie de l'arbre. Elle contribue à un meilleur rendement du point de vue quantitatif et qualitatif». La multiplication de variétés obéissant à un plan de production et une irrigation suffisante constituent les atouts majeurs pour le développement de la production des agrumes et son étalement dans le temps (octobre à juin).