Sous l'intitulé «Oran ville propre: le défi», la direction de l'Hygiène et de l'Assainissement de l'APC d'Oran (DHA) a présenté, hier, un plan d'action contenant une série de mesures d'urgence pour atténuer, un tant soit peu, l'ampleur des problèmes d'insalubrité, et ce, en organisant une rencontre à laquelle ont pris part plusieurs services concernés, tels la DSPRH et l'Environnement, des élus locaux, des délégués de secteurs urbains ainsi que des représentants d'associations et de comités de quartiers actifs de la ville d'Oran. Dans son exposé, Kamel Briksi, premier responsable de la DHA, a mis l'accent sur, d'une part, la situation actuelle qui est le résultat d'accumulation de défaillances observées depuis plusieurs années et, de l'autre, le fait que le plan d'action en cours de mise en oeuvre s'inscrit dans la durée, en ce sens que le déficit à combler est important, mais pas impossible. Ceci, selon lui, implique l'engagement de toutes les parties concernées dont les citoyens. Avant la présentation des mesures en question, M. Briksi a fait, chiffres éloquents à l'appui, un état des lieux exhaustif en relevant 78 points noirs, plus de 100.000 tonnes de déchets prélevées annuellement avec un pic atteignant les 300% de la moyenne mensuelle, au mois d'août, 702 agents, dont seulement 215 chargeurs et uniquement 21 bennes-tasseuses. L'intervenant a tenu exactement à faire une comparaison entre les besoins qui s'élèvent à près de 1.000 tonnes par jour, en saison basse et le triple en haute saison, par rapport aux capacités de collecte qui ne dépassent, au meilleur des cas, les 600 tonnes. Ceci s'explique, en plus de l'insuffisance des moyens humains et matériels, de la vétusté du parc roulant avec pas moins de 45% en panne, et ce, entre autres, pour des raisons de pneumatiques. Selon l'intervenant, la dernière acquisition de matériel roulant remonte à 5 ans. Dans l'immédiat, les mesures initiées s'articulent autour de l'éradication, par les services municipaux de quelque 72 points noirs et 8 autres par la wilaya de par l'importance des moyens matériels qu'ils nécessitent, pour le prélèvement de plus de 5.000 tonnes de déchets. Parallèlement, il sera question de borner tous les espaces libérés et amener les différents opérateurs, en charge de plusieurs chantiers, comme c'est le cas à Akid Lotfi où des épaves d'engins sont abandonnées depuis des années, de faire en sorte à ce que leurs chantiers ne deviennent pas des décharges. Il est question, également, d'adapter les horaires de collecte aux habitudes des riverains. Il est préconisé à ce sujet deux plages horaires: la première entre 21h et 3h du matin et la seconde entre 5h et 7h. Quant aux marchés et autres zones commerçantes, le prélèvement des déchets s'effectuera l'après-midi. Ceci étant, de 8h à 20h, il est strictement interdit aux riverains de faire sortir leurs ordures. Concernant les balayeurs, ils seront équipés de charrettes à double bacs et de sacs qu'ils déposeront, une fois remplis, et immédiatement prélevés par des camions affectés spécialement pour cette opération par les secteurs urbains. Il est également prévu l'arrosage des grandes artères. Pour la remise en marche du parc roulant à l'arrêt, la DHA compte en remettre 80% en février prochain, à l'issue d'une convention qui sera signée incessamment. Au plan des ressources humaines, par le biais de l'ANEM, 200 chargeurs seront recrutés, ainsi que des balayeurs, pour les affecter à raison de 30 par secteur urbain. Ce personnel sera mis sous contrôle suite à la mobilisation de 60 agents. Parallèlement, la DHA compte entamer une offensive sur le plan médiatique en vue de sensibiliser la population avec la distribution de pas moins de 100.000 dépliants, ainsi que le recours aux contraventions pour tout contrevenant. Au plan de la préservation de la ressource humaine, M. Briksi a relevé que la médecine du travail est quasiment absente chez les communaux, au nombre de 8.000, du fait que depuis une quinzaine d'années, aucune visite d'embauche n'est effectuée, ni encore moins les visites périodiques. A cet effet, une convention sera passée avec le service de médecine du travail du CHU d'Oran pour la prise en charge du personnel.