Les directeurs de prisons ont présenté, hier, les bilans de leurs établissements pénitentiaires desquels il ressort que les détenus se sentent, de plus en plus concernés, par un apprentissage ou par «la poursuite des études en vue de l'obtention de diplômes». Les différentes mesures prises par les pouvoirs publics allant dans le sens de la réinsertion des détenus ont été stimulantes pour ces derniers qui ont adhéré à la politique de réforme» a indiqué le directeur de l'administration pénitentiaire Mokhtar Fellioune. Selon ce dernier «le problème de surpopulation serait le seul handicap qui empêche l'administration pénitentiaire de mener à bien la réforme». En effet, la population carcérale, au niveau national, est actuellement de près de 54.000 incarcérés, et celui des établissements pénitentiaires est de 127, alors que 81 autres sont en cours de réalisation, dont 13 d'une capacité de 19.000 places seront réceptionnés l'année en cours. Le SG du ministère de la Justice, Messaoud Boufarcha, dans son intervention est revenu sur les différents textes promulgués depuis 2005 relatifs à l'organisation des prisons et à la réinsertion des prisonniers et qui ont été suivis par d'autres textes d'application notamment celui relatif à l'instauration d'une inspection générale de l'administration pénitentiaire et qui sont, selon lui, des instruments adéquats pour concrétiser les objectifs de la réforme. «Nous cherchons surtout une plus grande coopération avec les associations», dira encore Fellioune qui ajoute qu'il existe un pourcentage élevé des prisonniers âgés de moins de 30 ans qui purgent des peines pour des délits mineurs et méritent d'être pris en charge pendant leur séjour en prison. Autrement dit, ces pensionnaires sont aisément récupérables et méritent, selon Fellioune, une réinsertion rapide, une fois sortis de prison. Et d'indiquer sur ce plan, que quatre autres centres de réinsertion (après celui inauguré en juillet dernier à Blida) seront réceptionnés à la fin de l'année. Ces centres se chargeront de l'orientation de ces ex-détenus pour leur réinsertion à travers le micro-crédit ou par un travail. Lesdits centres seront construits à Oran, Ouargla, Chlef et Sétif. Au ministère de la Justice l'on reconnaît, également, que le cauchemar des prisonniers, une fois libérés, est celui d'être des «démunis» ne pouvant pas postuler à certains postes. «Bien qu'ayant payé sa dette envers la société, un ex-détenu a toutes les chances de ne pas être inséré». Revenant à la rencontre d'hier qui se poursuit aujourd'hui en présence de cadres du ministère de la Justice, de juges d'application des peines et des directeurs d'établissements pénitentiaires, M. Fellioune dira que celle-ci, a également pour but d'identifier les problèmes que peut rencontrer la population carcérale. L'espace carcéral, l'amélioration des conditions de vie des fonctionnaires et agents pénitentiaires par l'application de mesures et primes incitatives, la ressource humaine et la formation sont autant d'éléments qui contribuent amplement à l'amélioration de l'image des prisons, selon le même responsable. Sur un autre registre M. Fellioune a nié l'existence de personnes atteintes de maladies mentales parmi les détenus, soulignant que la loi l'interdit «formellement» et que les accusés dont la maladie mentale est prouvée par le procureur général sont orientés vers les services de psychiatrie avant leur jugement. Il a ajouté que 29 accusés atteints de maladies psychiatriques dans la région centre du pays ont été transférés vers l'hôpital psychiatrique «Frantz Fanon» de Blida.