L'Algérie dispose, pour les trois prochaines années fiscales, de suffisamment de ressources financières, pour parer aux retombées négatives sur l'économie nationale de la crise économique mondiale, ainsi que la chute des cours de l'or noir. Et, surtout, pour amortir le poids des investissements. Le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, a en quelque sorte rassuré hier, en marge de la session d'automne du Conseil de la Nation, sur l'aisance financière du pays pour les trois prochaines années, une période marquée par le passage de l'économie mondiale par une profonde récession. Mais, selon le ministre, l'Algérie est en principe à l'abri des effets négatifs de cette crise économique mondiale. Selon le ministre, l'Algérie peut supporter le poids de la couverture de son déficit du Trésor pendant plus de trois ans, même avec un baril du pétrole à 37 dollars. «Avec un prix du baril de 37 dollars, nous avons à peu près trois années et demie de couverture de notre déficit du Trésor», a-t-il souligné dans une déclaration à l'APS. Ainsi, le ministre des Finances confirme, après les déclarations du Premier ministre, que l'Algérie peut, avec un confortable matelas de réserves de change, passer sans grands encombres la période de la crise économique mondiale, qui doit s'estomper, selon des économistes, vers la fin de 2010. Les prix de l'or noir, sur le sillage de la récession économique et une baisse drastique de la demande mondiale, ont chuté, passant en moins d'une semaine de 100 dollars le baril à 60 dollars, puis à moins de 50 dollars/baril. Une courbe négative qui a provoqué une grande inquiétude des pays producteurs membres de l'OPEP, dont la dernière rencontre à Oran avait décidé de réduire l'offre de brut sur le marché international de 2,2 millions de barils/jour. Une mesure qui a calmé les marchés, sans pour autant freiner la chute des cours. Pour l'Algérie, c'est un sujet d'actualité, mais, selon les déclarations de Djoudi, le seuil de l'intolérable pour l'économie nationale n'est pas pour demain. Le plus préoccupant pour l'Algérie est notamment la baisse de la demande mondiale de brut, qui a influé sur les prix du pétrole, estime le ministre. Mais, d'ici à la fin de la période de crise économique, l'Algérie est à l'abri d'une crise de financement de son économie. Il a confirmé, par ailleurs, que le rythme actuel des investissements publics doit continuer en dépit de la crise économique mondiale, qui représente des opportunités de diversification de la production nationale, et partant des investissements productifs. Le fonds de régulation des recettes, dont les ressources ont atteint 4.300 milliards de dinars à fin 2008, et la bonne liquidité dans les banques nous permettent de conduire le programme d'investissements publics sans aucune difficulté», a-t-il souligné à propos du prochain plan de développement quinquennal (2009-2013). L'Algérie dispose de réserves de change évaluées globalement autour de 140 milliards de dollars, avec une dette externe de 3,9 milliards de dollars et un endettement du Trésor ramené à 700 milliards de dinars.