Les habitants de Berriane étaient, hier encore, sous le choc suite aux affrontements qui ont éclaté vendredi et qui se sont poursuivis samedi dans la région. Malgré le retour d'un calme précaire après l'intervention massive des éléments de la gendarmerie nationale et autres forces de l'ordre, un climat tendu régnait, encore, dans les deux quartiers touchés par ces évènements, Bab Saâd et celui situé près de la poste. Quelques maisons, déjà détruites lors des affrontements d'avant-hier, ont été incendiées dimanche. La situation a été maîtrisée, selon un élu de la commune mais la crainte que d'autres échauffourées n'éclatent à tout moment a laissé toute la population sur le qui-vive. Un mouvement de panique et d'agitation a été, d'ailleurs, observé, hier, lors des funérailles de deux personnes: une femme et un homme et dont les décès n'avaient rien à voir avec les affrontements. Selon notre interlocuteur, «bien que la mort des défunts n'ait aucune relation avec les émeutes, le regroupement de la population au cimetière a créé une tension dans la commune et tout le monde s'attendait au pire. Les forces de l'ordre étaient mobilisées dans le cas où la situation dégénère». Quant aux enfants, ils sont privés de cours depuis samedi. Tous les établissements scolaires sont fermés et les parents, souligne le même élu, ne veulent pas prendre le risque d'envoyer leurs enfants à l'école tant que la sécurité n'est pas rétablie. De plus, la ville n'a pas repris hier, son activité habituelle. Les magasins étaient encore fermés. «La population a besoin d'être rassurée et sentir la sécurité pour reprendre leur vie normale», souligne le même interlocuteur. Pour rassurer les habitants de Berriane, le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Daho Ould-Kablia s'est rendu, hier après-midi, à Ghardaïa pour s'enquérir de visu des efforts déployés en vue de rétablir le calme suite aux émeutes. Sitôt arrivé, le ministre s'est réuni avec les membres de la commission chargée de la sécurité de la wilaya avant de rencontrer des notables de la région dans le but d'apaiser les esprits et concourir à un retour au calme après les affrontements violents qui ont fait 2 morts et 58 blessés en 2 jours.