Le manque criard des imprimés postaux, notamment pour les mandats, prend de l'ampleur dans l'ensemble ou presque des bureaux de poste de la wilaya d'Oran, et les premiers à en pâtir, ce sont d'une part, les usagers et de l'autre, les agents de la Poste. Si les avis d'arrivée des mandats qu'on remettait au concerné ont disparu depuis plus d'une année et remplacés par de simples bouts de papiers sur lesquels sont mentionnés le nom et parfois le montant, depuis plus de deux mois, ce sont les mandats TEF (transfert électronique de fonds), communément appelés mandats électroniques, ainsi que les mandats cartes et les mandats CCP, ceci sans parler des imprimés CH1 pour l'ouverture d'un compte postal CCP qui font cruellement défaut. En guise de solution, relevant du « système D », des responsables de bureaux de poste ont remplacé l'imprimé remis à l'usager pour inscrire le montant du mandat et les cordonnées du destinataire par un bout de papier vierge, tout en priant d'attendre la confirmation de la transmission étant donné qu'aucun récépissé ne lui est remis pour le présenter en cas de réclamation, le second imprimé est remis au postulant en lui demandant de faire une photocopie. « Du jamais vu dans aucun des bureaux de poste du pays », devait soutenir un agent de la poste à la retraite. Pourtant, cette situation handicapante a fait réagir les responsables d'Algérie Poste qui ont dépêché, il y a un mois, une commission d'enquête pour s'enquérir de la situation. Mais, aucune amélioration n'a été constatée à ce niveau est c'est le statu quo total. C'est ce que nous a confirmé un receveur d'un bureau de poste, en précisant que la logistique fait défaut et va à contresens des projections pour moderniser les services postaux. Les usagers de la poste, qui considèrent que c'est le meilleur exemple de service public au point où, parfois, ils s'y identifient, sont déçus et souvent révoltés, comme ce citoyen contraint d'envoyer mensuellement la pension alimentaire et que l'absence de cet imprimé le contraint de se diriger vers un huissier de justice qui doit confirmer l'envoi du montant, car au cas contraire, il est passible de poursuites judiciaires. Selon un agent, la demande en temps normal de ces imprimés peut être estimée à une trentaine par jour, et atteint le double durant la période du versement des salaires. L'autre manquement soulevé réside dans la durée pour l'obtention du chéquier et ce pour un ancien. « En moyenne, l'attente peut aller jusqu'à 3 mois et ce, pour un chéquier ne comprenant que 10 chèques, alors que les anciens contenaient 25 », devait nous dire un retraité. Du côté officiel, si au niveau de la DG, on avance que les services centraux ne sont pas au courant de ce manque d'imprimés pour la wilaya d'Oran, pour les responsables locaux, on affirme que c'est une « simple rupture » et tout récemment, plus de 4.000 mandats TEF ont été distribués au niveau de l'ensemble des bureaux de poste. Mais, apparemment, ces 4.000 TEF n'ont pas suffi. Mais qu'en est-il des autres mandats ? «Pourquoi ne pas restaurer le bon vieux mandat télégraphique, sur et efficace ? », nous dit un ancien agent de la poste à la retraite.