Une commission mixte composée des représentants du ministère des Anciens Moudjahidine et du ministère des Transports a été installée, dernièrement, et est à pied d'oeuvre pour mettre de l'ordre dans le dossier des licences d'exploitation de taxis. Telle que revendiquée, à plusieurs reprises, par les syndicats du secteur du Transport, cette structure a pour mission d'assainir la situation, à savoir: recenser les licences qui sont exploitées, celles dont les propriétaires sont décédés et qui continuent à être louées et celles qui ont été transférées à leurs ayants droit. Un travail minutieux que cette commission doit accomplir afin de procéder, ensuite, à une nouvelle distribution de ces licences pour combler le déficit enregistré dans ce domaine et mettre fin à l'anarchie, la spéculation auxquelles a dû faire face la corporation, depuis plusieurs années. Selon le représentant du syndicat des chauffeurs de taxis et transporteurs SNTT, «la commission est chargée d'étudier tous les dossiers en instance». «Le ministère des Moudjahidine parle d'un excédent de licences qui n'a pas encore été exploité et doit concerné, en premier lieu, la région d'Alger puisque le dépôt de dossiers de licences a été gelé pendant six ans», ajoute la même source. Ce problème, posé à l'échelle nationale, fait grincer des dents les syndicats du transport et notamment, le SNTT et l'Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT) qui ont menacé de faire une grève de deux jours tant que le dossier n'est pas pris en charge par le ministère. Un mouvement de grève qui a été reporté à trois reprises et qui a été finalement gelé suite à l'engagement pris par le secrétaire général de l'UGTA, Sidi Saïd, lors de la réunion tenue le 21 janvier dernier, de faire l'intermédiaire entre les syndicats et les différents ministères, jusqu'à ce que tous les problèmes de la corporation soient réglés. Pour ne plus dépendre uniquement des licences délivrées par le ministère des Anciens Moudjahidine, tous les syndicats de transport dont le SNTT, l'UNACT et la section transport de l'UGCAA (l'Union générale des commerçants et artisans algériens) sont, désormais, unanimes à demander des licences administratives afin de ne plus rester «otages» d'une seule voie de distribution. Selon le représentant du SNTT et du président des transports de l'UGCAA, «le problème peut se régler si un quota de licences est délivré par l'administration. Les chauffeurs de taxi auront, de ce fait, le choix et la possibilité de se procurer ce document par l'intermédiaire du Trésor comme cela a été le cas avant ou de la direction des Transports». Cette revendication n'est qu'au stade de proposition, soulignent nos interlocuteurs qui souhaitent qu'elle soit prise en considération par la tutelle. Avec la pénurie actuelle de ces «sésames» donnant droit à l'exercice de la profession, les tarifs de location ne cessent d'augmenter atteignant jusqu'à 20.000 DA dans certaines wilayas, selon le représentant de l'UGCAA. On apprend, par ailleurs, que le ministère a envoyé des inspections dans toutes les wilayas pour veiller au respect strict de la réglementation. Les syndicats s'étaient plaint dernièrement des «deux poids deux mesures» dans l'application de la loi régissant le transport et demandé l'intervention du ministère.