Plus d'une vingtaine de présidents de comités de quartiers se sont rencontrés, jeudi matin, au palais de la culture Malek Haddad, pour débattre avec leur coordination de wilaya, de la relation qui les lie à l'administration locale ainsi qu'aux assemblées élues. M. Lattafi, président de la coordination a tout de go balisé le cours de la discussion en disant que « l'élu est devenu un administratif et l'administratif ne reçoit qu'un jour précis par semaine, ne voulant rien entendre en dehors de cette période. Alors que par définition, l'association représente un groupe de citoyens et n'est en fait que leur porte voix, rapportant leurs préoccupations et doléances ». Ce qui, par conséquent, exige de la part de ces partenaires un autre traitement et comportement, « mais on en est loin malheureusement », indique t il. Faut-il alors baisser les bras et faire autre chose ? Ou lutter pour l'application de la loi sur l'orientation de la ville qui est, en l'espèce, on ne peut plus claire. « Ainsi y est-il stipulé qu'en matière de gestion, l'administration se doit d'être à l'écoute du citoyen et qu'elle doit participer à tous les projets de proximité dont elle est partie prenante ». La parole a été donnée, ensuite, aux participants, présidents de comités de quartiers de Souika, du Gammas, de Djenane Ezzitoun, de Ali Mendjeli etc. , qui se sont tous plaints « des phénomènes d'exclusion, de marginalisation et même du mépris décelés chez certains de leurs interlocuteurs responsables, élus ou administratifs sans distinction », affirment ils. Les doléances afférent à des réparations d'égouts éclatés, de rues demeurées pendant longtemps défoncées, d'absence d'approvisionnement en eau potable et autres nombreuses réclamations citoyennes, connues dans le répertoire de revendications des résidents des quartiers populaires. Un des intervenants pour éviter à la rencontre de devenir « un mur des lamentations », dit il, a cru bon de rappeler à l'ordre la salle en posant la question « le travail associatif est-il une lutte et un militantisme, ou un assistanat ? » Et de répondre que c'est une lutte, et lui, a décidé de travailler pour l'Algérie de demain en s'occupant des enfants et adolescents de sa cité, considérant que plus tard ce seront eux les responsables de la gestion des eaux, des égouts, de la réhabilitation du vieux bâti et toute autre question que les citoyens peinent à voir solutionnée aujourd'hui. Les participants, revenant à l'objet de la réunion, se sont demandés « comment faire pression sur l'administration et les assemblées élues pour faire appliquer la loi sur les associations dans la ville ». Unifier les rangs, passer par la coordination de wilaya (qui regrouperait près de 650 associations) pour toute réclamation pour lui donner force et crédibilité et lutter pour qu'elles aient enfin un local, ouvrir les portes aux jeunes etc., ont été les propositions marquantes dans ce sens.