La reprise des discussions de Manhasset entre Sahraouis et Marocains sur l'avenir politique au Sahara Occidental, particulièrement la mise en place d'un processus référendaire, sera au menu de la prochaine tournée du nouvel envoyé personnel du SG de l'ONU, le diplomate américain Christopher Ross. Selon le représentant de la RASD aux Nations unies, M.Ahmed Boukhari, l'ex-ambassadeur US à Alger et Damas entamera, dès la semaine prochaine, une tournée dans la région pour remettre sur rails le processus de discussions de Manhasset (près de New York), interrompu à son 4è round du fait de la partialité dans ce dossier de décolonisation de l'ex-envoyé personnel de M.Ban Ki Moon, le Néerlandais Peter Van Valsum, qui avait jugé «irréaliste» l'option de l'indépendance du Sahara Ocidental. Selon le diplomate sahraoui, Christopher Ross entamera sa tournée dans la région par une première escale à Rabat, puis rencontrera le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Une escale à Alger et Nouakchott n'est pas écartée au siège des Nations unies, à New York. Cette tournée dans la région devrait préparer les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, à reprendre la voie de la négociation pour faire avancer les choses dans un dossier qui aurait dû être clos depuis longtemps, n'étaient-ce les manoeuvres dilatoires de la partie marocaine pour faire retarder un inéluctable référendum sur l'avenir de ce territoire occupé par le Maroc depuis maintenant 33 ans. Cette tournée a été déjà annoncée par M.Brahim Ghali dans un entretien au quotidien Sawt Al Ahrar. Selon les déclarations de M.Ghali sur le site Internet de ce quotidien, la date et le lieu du 5è round des négociations entre le Maroc et le Front Polisario seront déterminés après la tournée dans la région de M.Ross. Au siège des Nations unies, pourtant, aucune date n'a été confirmée, samedi, pour la première tournée dans la région de l'envoyé spécial de M.Ban Ki Moon pour le Sahara Occidental. M.Ban Ki Moon avait affirmé, la semaine dernière, lors du Sommet de l'Union africaine à Addis Abeba, que de nouvelles négociations entre les deux parties au conflit au Sahara Occidental seront relancées bientôt. La reprise des discussions entre les deux parties intervient, en fait, après plus de six mois de gel de pourparlers devant mettre en branle un processus définitif de règlement de ce dossier. Le Maroc avait présenté, dans le processus de discussions de Manhasset, un plan d'autonomie au Sahara Occidental qu'il avait soumis à certaines capitales occidentales, notamment à Paris, Madrid et Washington. Le Front Polisario, quant à lui, revendique l'application des résolutions pertinentes des Nations unies sur ce dossier, particulièrement l'organisation d'un référendum d'autodétermination sur l'avenir du territoire. Lors de son passage dans la région au mois de septembre dernier, l'ex-secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avait notamment annoncé que «il va y avoir une nouvelle série de négociations, nous allons la soutenir, il y a de bonnes idées sur la table, et il y a des moyens d'aller de l'avant». «Ce que nous recherchons, c'est une solution mutuellement acceptable», avait-elle dit, quelques jours avant la désignation officielle de Christopher Ross pour prendre en charge ce dossier. Le «visa» de Washington pour faire avancer ce dossier, avec notamment la désignation d'un diplomate américain qui connaît bien les configurations géopolitiques régionales, est un signal fort à la partie marocaine, pour qu'elle s'associe aux efforts de la communauté internationale pour faire aboutir ce dernier dossier de décolonisation en Afrique, et, surtout, pour que Rabat cesse de bloquer la seule voie de règlement du conflit : un référendum d'autodétermination.