La liaison aérienne Alger-Pékin sera inaugurée dans le courant de l'année 2008. L'information a été donnée lundi à la presse par M.Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports. C'était à l'occasion d'une cérémonie de signature d'une convention d'octroi de billets d'avion à titre gracieux. Les étudiants universitaires originaires du Sud algérien peuvent respirer. Un ouf de soulagement pour cette franche d'étudiants algériens qui souffrent de l'éloignement. Un billet d'avion qui leur coûtait les yeux de la tête (il y a à peine 2 ans, le billet Alger-Djanet-Alger valait 30.000DA). Issus de familles modestes, leurs parents devaient se saigner aux quatre veines pour faire face à une telle dépense. C'est donc en marge de cette heureuse circonstance que M.Mohamed Maghlaoui a déclaré que «les négociations sont en cours entre les autorités des deux pays pour l'inauguration, en 2008, d'une liaison aérienne Alger-Pékin.» Une inauguration qui avait été annoncée pour la fin de l'année qui vient de s'écouler. Rien de grave selon toute vraisemblance. Ce n'est que partie remise. Les directeurs de l'aviation civile des deux pays respectifs (Algérie et Chine) avaient signé un accord le 12 juillet 2006. Un accord que les excellentes relations entre les deux Etats ne devraient pas compromettre. Et comme une bonne nouvelle en cache souvent une autre, le ministère des Transports vient d'annoncer l'acquisition de 10 nouveaux appareils. Ils viendront renforcer la flotte d'Air Algérie. La compagnie nationale du transport aérien a entamé sous l'ère de son ex-président-directeur général M.Tayeb Benouis, récemment disparu, une opération de rajeunissement de sa flotte. Depuis le début de l'année 2000, Air Algérie s'est lancée dans un vaste programme. Elle a fait l'acquisition de 12 nouveaux Boeing 737 en plus de 6 ATR 72 d'une capacité de 66 places. Cela, pour la première phase du projet. 14 appareils, dont 5 Airbus A330, dans le cadre d'une seconde opération de renouvellement de la flotte de la compagnie algérienne, sont venus renforcer les capacités de transport d'Air Algérie. Selon certaines sources, les appareils, qui seront nouvellement acquis, seront proches, techniquement parlant, de la composante actuelle de la flotte algérienne. La compagnie américaine Boeing devrait donc remporter la palme et s'adjuger le projet. Ce qui semble être simple à expliquer mais aussi à comprendre. Dans la stratégie mise en route par Air Algérie, la réduction des coûts de formation du personnel navigant et du personnel au sol, la maintenance particulièrement, sont prioritaires. Le ministre des Transports, M.Mohamed Maghlaoui, a imputé les retards qu'accusent les vols d'Air Algérie, notamment les lignes intérieures, au manque d'appareils. «On a investi Air Algérie d'une mission publique, alors qu'elle ne dispose que de 29 appareils», a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. L'acquisition de ces 10 appareils résoudra-t-elle ce problème? Réponse dans quelques mois. La compagnie nationale algérienne des transports aériens Air Algérie a atteint l'âge de la maturité. Elle vole de ses propres ailes. L'apprentissage s'est fait en un temps record. L'entreprise représente un des rares fleurons de l'économie de la jeune République algérienne. Si elle ne tient plus dans ses atours actuels, elle doit faire sa mue. La conjoncture internationale du transport aérien ne laisse aucune place aux compagnies à la traîne. L'exemple de Swissair est édifiant. Quand on émet le voeu de jouer dans la cour des grands et rejoindre le cercle fermé des compagnies majors (Air France, British Airways, American Airlines...), il ne faut surtout pas lésiner sur les moyens.