Les représentants de ces derniers se sont illustrés par un communiqué de presse dans lequel ils accusent le directeur de la Direction de l'aviation civile et de la météorologie (DACM) de “prendre l'initiative de déroger aux lois et règlements de la République”. Annoncé depuis plusieurs mois, le premier vol commercial Alger-Pékin s'est finalement déroulé à la date prévue, soit hier 22 février, avec le décollage de l'Airbus A330 à 10h30 du tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene. Un événement de taille qui n'est pas passé inaperçu pour le personnel de la compagnie nationale mais pas dans le bon sens. Les représentants de ces derniers se sont illustrés la veille par un communiqué de presse dans lequel ils accusaient le directeur de la DACM de “prendre l'initiative de déroger aux lois et règlements de la République”. Les deux sections UGTA (du personnel navigant technique et du personnel navigant commercial) ainsi que le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) et le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA) y notent qu'ils étaient “stupéfaits d'apprendre” que le directeur de la DACM “marque son accord pour augmenter l'amplitude journalière de travail effectif, la fixant à quinze heures pour le personnel navigant technique, et seize heures pour le personnel navigant commercial”. Une décision que ce responsable aurait prise le 19 février 2009, “c'est-à-dire trois jours avant le vol inaugural”, comme il a été précisé dans le communiqué. Après avoir pris acte de cette nouvelle donne, les représentants des quatre syndicats dénoncent “la latitude prise” par le directeur de “prendre l'initiative de déroger aux lois et règlements de la République sur demande express de notre direction générale”. L'attaque contre les responsables d'Air Algérie s'est encore précisée par la question lancée : “Cette décision aurait-elle un lien avec la récente nomination du DACM au conseil d'administration de la compagnie ?” Des accusations à peine voilées qui viennent remettre sur le tapis le conflit entre les syndicalistes et le P-DG de la compagnie, Abdelwahid Bouabdallah, qui, depuis son installation à la tête d'Air Algérie, il y a près d'une année (1er mars 2008), trouve en face de lui une famille syndicale considérée par beaucoup comme le véritable mal de la maison. Les révolutions attendues et espérées par plus d'un tardent à venir et la faute n'incombe pas uniquement à la direction. Pour connaître la réaction de cette dernière, nous avons pris attache avec le responsable de la cellule de communication dont la seule réponse aura été : “Nous n'avons aucune déclaration à faire pour le moment.” Nous noterons aussi que malgré le communiqué de ces quatre syndicats qui, du reste, ne font aucune proposition alternative à la direction, le décollage de ce vol inaugural s'est déroulé dans de bonnes conditions. Il devait durer 11h02 et le retour devait se faire hier soir (22h30, heure algérienne). Salim Koudil