Le verdict de l'affaire dite de «Djar El-Kamar», agence de recrutement clandestine installée en août 2008 à Oran, est tombé hier à une heure tardive. Les deux Syriens ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Leur partenaire algérien a été condamné à la même peine. Les autres accusés, au nombre de cinq, ont été acquittés. Rappelons que le représentant du ministère public avait requis lors du procès, qui s'était ouvert le 16 février, deux ans de prison ferme contre les deux Syriens et leur agent d'affaires, un Algérien, et ce, pour les chefs d'accusation d'«association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie et faux et usage de faux». La même sanction avait été requise contre trois jeunes Algériens embauchés par les deux Syriens comme agents d'accueil au niveau de ce bureau de main-d'oeuvre. Un an d'emprisonnement avait été également requis contre le loueur du local aménagé en agence d'embauche ainsi qu'une employée chez ce dernier. D'après les faits consignés dans l'acte d'accusation et les débats contradictoires de l'audience, qui ont eu lieu en présence d'une dizaine de victimes, les deux mis en cause syriens, le patron de la «vraie-fausse» société «Djar El-Kamar pour les partenariats et la célébration des fêtes» et son adjoint, avec l'aide d'un partenaire algérien, ont ouvert, fin août 2008, sans agrément ni aucune démarche administrative, une agence de recrutement au centre-ville d'Oran. Avec comme offre plus qu'alléchante : un emploi hautement rémunéré dans une compagnie installée dans les pays du Golfe, prise en charge pour visa, voyage, accueil à l'arrivée... aux frais de l'employeur. Tous les métiers, tous créneaux professionnels confondus sont bons, pas de conditions d'âge. Les deux Syriens sont arrivés à Alger le 17 août 2008, ont loué un premier local à Gambetta (Oran), le 22, ont ouvert ce bureau, le 23, ont démangé au quartier de Plateau, le 24, où ils ont exercé leur sombre activité jusqu'au 27, date où leur entreprise a été mise à nu, selon l'ordonnance de renvoi. L'acte d'accusation fait état de 61 Algériens dupés. A ces derniers, qui ont payé des montants entre 13.000 et 16.000 DA chacun, les Syriens ont remis un bout de papier sans aucune valeur, portant le cachet de la mystérieuse société «Djar El-Kamar», dont «le siège social est basé à Dubaï et qui possède plusieurs succursales à Damas, à Pékin entre autres». En l'espace de cinq jours seulement, les Syriens ont amassé 92 millions de centimes. Recette qui aurait pu être autrement plus importante si l'arnaque n'a pas été mise au grand jour en temps et lieu.