Après l'annonce de l'éventuelle revalorisation du SNMG lors de la prochaine tripartite prévue après l'élection présidentielle du 9 avril prochain et l'effacement de la dette des agriculteurs et des éleveurs pour un montant de 41 milliards de DA, le président de la République a annoncé hier à Sidi Bel-Abbès, où il a effectué une visite, la revalorisation de la bourse universitaire à partir de la prochaine rentrée à hauteur de 50%. «J'ai le plaisir d'annoncer que les bourses universitaires connaîtront, à partir de la prochaine rentrée, une augmentation de 50% pour les étudiants de graduation et de post-graduation. Quant aux doctorants sans salaire, ils devront bénéficier d'une bourse mensuelle de soutien de 12.000 DA». C'est ce qu'a déclaré le chef de l'Etat lors de son discours prononcé à l'occasion de la rencontre nationale sur la formation. Bouteflika a souligné que «cette mesure innovante, au profit des doctorants, nécessitera la mobilisation d'une enveloppe budgétaire moyenne de plus de 1.440 millions de dinars par an, et permettra de renforcer davantage l'encadrement pédagogique et scientifique de rang magistral au niveau de nos universités et de nos laboratoires de recherche». Par ailleurs, le président de la République a également annoncé qu'à «partir de l'automne prochain, la bourse d'équipement servie annuellement aux stagiaires de la formation professionnelle passera de 300 DA à 2.000 DA. Quant aux stagiaires ne bénéficiant pas déjà d'une bourse de formation professionnelle, ils recevront désormais une bourse mensuelle de 500 DA. Enfin, les stagiaires du niveau supérieur de la formation professionnelle verront leurs bourses relevées d'un seuil de 50%». Pourtant, la revalorisation de la bourse universitaire avait été écartée par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Rachid Harraoubia, lors de son passage en 2008 au forum de la télévision. Pour lui, la question devrait être traitée dans son contexte global en considérant que «la bourse universitaire ne devrait pas être dissociée des autres aspects de la prise en charge des étudiants qui coûte à la collectivité quelque 190.000 DA par étudiant et par an». Il est allé même jusqu'à faire un parallèle avec des pays pourtant plus développés que l'Algérie et qui n'arrivent pas à assurer une meilleure prise en charge des étudiants. La seule déclaration officielle concernant la revalorisation de la bourse universitaire remonte à août 2006, lorsque le directeur de la planification au MESRS, M. Belamane, avait déclaré à quelques jours de la rentrée universitaire que «les bourses universitaires accordées aux étudiants en Algérie pourraient connaître une augmentation prochainement». M. Belamane avait indiqué que «la revalorisation des bourses universitaires était à l'étude qui devait aboutir durant l'année universitaire 2006-2007 à une grande concertation nationale entre les étudiants et les représentants de l'administration, des oeuvres sociales, des services d'hébergement et de restauration». En revanche, certaines organisations estudiantines en ont fait leur cheval de bataille en estimant que «le montant de 2.700 DA ne suffit même pas pour acheter un livre, encore moins à payer les frais de sa polycopie de mémoire». C'est le cas de l'UNEA qui tout en critiquant la gestion des oeuvres universitaires, la qualifiant même d'échec, a revendiqué l'augmentation de la bourse universitaire. Mais, à l'époque, si l'aboutissement de cette mesure était accueilli favorablement dans les rangs de la communauté estudiantine, certaines appréhensions étaient apparues notamment sur un désengagement progressif de l'Etat quant à la prise en charge financière du transport des étudiants, de la restauration et de l'hébergement des étudiants internes. Ceci a été vérifié par l'administration des oeuvres universitaires qui a, à plusieurs reprises, tenté d'augmenter les frais de la carte d'abonnement annuel du transport universitaire d'un montant de 300 DA et le prix de la restauration, toujours fixé depuis les années 70 à 1,20 DA le repas, les étudiants s'y sont à chaque fois rudement opposés, ce qui a contraint l'ONOU à retirer son projet.