Le Syndicat national des magistrats (SNM) s'attelle à la préparation de la réunion du Groupe Africain de l'Union internationale des magistrats (UIM), prévue fin juin prochain à Alger. Jeudi, le SNM a tenu un conclave régional à Oran, au menu duquel ce rendez-vous international figurait en premier lieu. Il était également question d'un futur évènement non moins important, interne celui-ci : la prochaine Assemblée générale élective, programmée après les présidentielles. La rencontre, qui a eu pour cadre le Palais de justice d'Oran, a regroupé les représentants des sections syndicales près les Cours de l'Ouest, sous la direction du président de cette organisation professionnelle, Djamel Aïdouni. En marge de la séance de travail, tenue à huis clos, Djamel Aïdouni a tenu à souligner que la cooptation du syndicat algérien par l'Union internationale des magistrats, en tant que membre « extraordinaire », lors de sa réunion d'Erevan (Arménie), septembre 2008, fut un triomphe « difficilement acquis ». Et d'expliquer, en substance, que certains membres influents, des pays anglo-saxons notamment, n'ont pas caché leur « veto » contre le projet d'intégration de l'Algérie à leur association professionnelle internationale, qui se veut pour cause « la sauvegarde de l'indépendance du pouvoir judiciaire », et il a fallu dès lors compter sur « l'appui fort et engagé de quelques pays, la France surtout », pour fléchir la position des réticents. Ceux-ci, ajoute le président du SNM, avaient, au début, de faux préjugés, une image déformée sur l'Algérie, notamment sur le plan sécuritaire. Cependant, rapports neutres et désintéressés en faveur de l'Algérie aidant, les a-priori se dissiperont. Reste à présent d'oeuvrer pour passer du grade de « membre extraordinaire », c'est-à-dire membre dépourvu de certains privilèges dont le droit de vote, au rang de « membre ordinaire », à part entière. C'est l'un des objectifs de la réunion d'Alger que s'est fixé le Syndicat national des magistrats, révèle son président. Dans cette perspective, le syndicat algérien semble se prévaloir d'un autre atout : le soutien ostensible de la présidente du Groupe Africain, l'un des quatre noyaux composant l'UIM, qui a en même temps la casquette de vice-présidente de l'UIM. En tous cas, la désignation par l'UIM de l'Algérie comme pays hôte de la prochaine réunion du Groupe Africain, qui sera marquée par la présence du président de cette Union, est en soi un bon indice du respect dont jouit désormais la magistrature algérienne. Il importe de rappeler que cette association professionnelle apolitique, fondée en 1953 à Salzbourg (Autriche), dont le siège est situé à Rome, comprend aujourd'hui 70 associations ou groupements représentatifs nationaux des cinq continents. Elle comprend quatre Groupes : l'Association Européenne des magistrats (38 pays), le Groupe ibéro-américain (15 pays), le Groupe Africain (12 pays) et le Groupe Asiatique, Nord-américain et Océanien (9 pays). L'UIM a le statut consultatif auprès des Nations-unis (Conseil économique et social et Bureau international du travail) et auprès du Conseil de l'Europe. Au cours d'un point de presse improvisé, en marge de la réunion plénière, le président du SNM a bien voulu répondre aux questions concernant divers sujets en relation avec la justice en général. Le président du SNM a ainsi mis en relief les progrès enregistrés à la faveur des programmes de modernisation, de formation et de spécialisation initiés dans le cadre de la Réforme de la justice. Il a précisé que la mise en application de la Réforme de la Justice a considérablement amélioré la situation socio-professionnelle du magistrat et a consolidé son indépendance, même si cette dernière notion, a-t-il insisté, relève avant tout des valeurs fondamentales « de compétence, d'intégrité et de courage » du magistrat lui-même.